France–Vanuatu : relance des négociations sur Matthew et Hunter ravive la polémique sur une braderie des îlots, la ZEE et la souveraineté

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Relance des négociations France–Vanuatu sur les îlots Matthew et Hunter : ces rochers minuscules mais porteurs d’une ZEE d’environ 350 000 km² ravivent une vive polémique en France, entre accusations de « braderie » territoriale, enjeux de souveraineté pour la Nouvelle‑Calédonie et opacité des positions officielles.

« La France brade son empire. » Tel est, en substance, le message diffusé depuis quelques jours par une partie de l’extrême droite et de la droite au sujet d’une relance de négociations diplomatiques entre Paris et Port-Vila. Au cœur de la polémique : deux îlots inhabités au large de la Nouvelle-Calédonie, Matthew et Hunter, disputés de longue date entre la France et le Vanuatu.

Les îlots en cause

Matthew et Hunter, aussi nommés Umaenupne et Leka, sont deux rochers voisins qui totalisent moins de 1 kilomètre carré de surface terrestre. Leur faible superficie contraste avec l’enjeu maritime qu’ils représentent : à eux deux, ils ouvrent droit à environ 350 000 kilomètres carrés de zone économique exclusive (ZEE) au bénéfice de l’État qui en a la souveraineté.

Ces îlots sont inhabités et n’ont pas de population permanente. Leur valeur stratégique tient donc moins à la terre émergée qu’aux ressources maritimes potentielles et au contrôle de vastes espaces de pêche et d’exploration sous-marine.

Une question ancienne et sensible

Le différend remonte à plusieurs décennies et pèse sur les relations entre Paris et Port-Vila. Depuis l’indépendance du Vanuatu, anciennement condominium franco-britannique des Nouvelles-Hébrides en 1980, le statut de ces îlots n’a jamais été totalement réglé et constitue un point de friction diplomatique récurrent.

À l’échelle locale, la question est sensible : tout changement de souveraineté, même limité à des fragments d’espace, est perçu comme susceptible d’affecter l’équilibre politique et la cohésion dans l’archipel de la Nouvelle-Calédonie. C’est l’un des arguments invoqués par des voix politiques en métropole pour dénoncer toute concession territoriale éventuelle.

Le déclenchement de la polémique

La controverse a pris de l’ampleur à la suite d’un article publié par le Figaro Magazine le dimanche 14 décembre, qui affirmait que « ces bouts de France pourraient être cédés au Vanuatu ». Quelques jours plus tôt, le sénateur Christophe-André Frassa (Français de l’étranger, Les Républicains) avait adressé une question écrite au ministre des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot, portant sur ce dossier.

Dans sa question, le parlementaire estime qu’un possible « recul territorial » dans la région « pourrait fragiliser la cohésion nationale en Nouvelle-Calédonie ». Cette formule a été largement reprise par des responsables et commentateurs opposés à toute modification du statut des îlots.

Le dossier mêle considérations juridiques, revendications historiques et enjeux géopolitiques dans le Pacifique. La simple perspective d’une renégociation a suffi à raviver des inquiétudes sur le plan national et à déclencher une forte médiatisation.

Enjeux et limites de la discussion

Le texte original met l’accent sur la relance de négociations diplomatiques. Le détail des options à l’étude n’est pas exposé publiquement dans l’article cité. Il est donc difficile, sans documents officiels rendus publics, d’identifier précisément les propositions discutées, leurs modalités juridiques et les garanties prévues pour les intérêts français et ceux des populations du Pacifique.

Sur le plan international, les traités et le droit de la mer encadrent les questions de souveraineté insulaire et de ZEE. Mais l’application concrète de ces règles dépend de négociations bilatérales, d’accords techniques et parfois d’arbitrages. Le dossier Matthew–Hunter illustre la difficulté de concilier intérêts stratégiques, histoire coloniale et volonté des États riverains.

Pour l’heure, la communication officielle française sur l’objet exact des échanges avec le Vanuatu reste limitée à des déclarations générales. De même, la position publique de Port-Vila et les intentions précises des autorités vanuataises n’ont pas été entièrement rendues publiques dans les éléments cités par l’article à l’origine de la polémique.

La reprise du dossier met en lumière la sensibilité des questions territoriales, même lorsqu’elles portent sur des surfaces émergées minimes. Elle rappelle aussi que les décisions prises autour d’îlots peuvent avoir des conséquences maritimes et diplomatiques beaucoup plus vastes.

Parlons Politique

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