En cette période de fêtes, une nouvelle étape a relancé les discussions autour d’un éventuel plan de paix pour l’Ukraine, en conflit avec la Russie depuis le 24 février 2022. Les dernières rencontres diplomatiques, tenues fin décembre, ont permis des échanges bilatéraux et multilatéraux mais n’ont pas abouti à un accord formel.
Rencontre à Mar‑a‑Lago et échanges bilatéraux
Le 28 décembre, une rencontre s’est tenue à Mar‑a‑Lago (Floride) entre le président américain Donald Trump et le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Selon les comptes rendus, la discussion visait à évoquer un plan de paix pour l’Ukraine. M. Trump a déclaré que le dossier était dans les « dernières étapes » du processus, tout en reconnaissant qu’il s’agit « d’une affaire très compliquée » et d’un « processus qui ne se règle pas en une seule journée ».
De son côté, Volodymyr Zelensky a qualifié les entretiens bilatéraux de « constructifs » et a demandé à Washington des garanties plus longues que celles initialement proposées. Il a indiqué que les États‑Unis avaient suggéré des garanties de sécurité « solides » pour une période de 15 ans, prolongeable. « Je voulais vraiment que ces garanties soient plus longues », a‑t‑il affirmé, précisant qu’il avait évoqué des durées « 30, 40, 50 ans » lors de la rencontre.
Contenu du plan et points encore en suspens
Les responsables ukrainiens ont fait état d’un document américain en discussion, constitué d’un plan d’environ 20 points. Selon M. Zelensky, deux questions restaient toutefois non résolues : la gestion de la centrale nucléaire de Zaporizhzhia et la définition des territoires, points sensibles du futur accord.
La version initiale du plan, rapportée comme trop proche des demandes russes, a ensuite été amendée. La « version actuelle » débattue proposerait un gel du front sur les positions actuelles et, selon le texte discuté, inclurait deux concessions réclamées par le Kremlin : un retrait des troupes ukrainiennes de la région de Donetsk et un engagement juridique contraignant de non‑adhésion de l’Ukraine à l’OTAN. Ces éléments ont été présentés comme sujet à négociation et restent contestés par Kiev.
Autre point important pour l’Ukraine : la levée de la loi martiale. M. Zelensky a indiqué que l’arrêt du régime qui interdit notamment la sortie du territoire à certains hommes mobilisables n’interviendrait qu’après la fin du conflit avec la Russie et après l’obtention de garanties de sécurité.
Réactions européennes et calendrier des prochaines étapes
Le 29 décembre, le président français Emmanuel Macron a annoncé la tenue, début janvier, d’une réunion à Paris rassemblant les alliés de Kiev. Sur X, il a écrit : « Nous réunirons les pays de la Coalition des volontaires à Paris début janvier pour finaliser les contributions concrètes de chacun » et affirmé que « nous progressons sur les garanties de sécurité qui seront centrales pour construire une paix juste et durable. »
Après la rencontre entre M. Trump et M. Zelensky, les deux présidents se sont entretenus par téléphone avec plusieurs dirigeants européens, qui ont réaffirmé leur soutien à l’Ukraine. Le président ukrainien a rappelé que « tout plan pour mettre fin à la guerre entre l’Ukraine et la Russie devra être signé par Kiev, Moscou, Washington et les Européens. » Il a ajouté : « Si nous avançons, et j’espère vraiment que nous avancerons vite, sur un plan en 20 points, il devra être signé par quatre parties : l’Ukraine, l’Europe, l’Amérique et la Russie. »
Le Kremlin a, pour sa part, indiqué le 29 décembre qu’il considérait les pourparlers visant à mettre fin au conflit comme entrant dans « leur phase finale », formulation à interpréter avec prudence tant que des textes officiels et des signatures n’auront pas été rendus publics.
En résumé, les discussions de fin décembre ont rouvert une fenêtre diplomatique : elles ont permis d’échanger sur un plan américain de paix, d’aborder des modalités de garanties de sécurité et de préciser des points encore très contestés, comme la gestion de Zaporizhzhia ou la question territoriale. Mais près de quatre ans après le déclenchement du conflit, le chemin vers un accord reste incertain et dépendra des prochaines réunions multilatérales et des concessions acceptées par les parties concernées.





