Guinée : référendum approuvé à 89,38% ouvre la voie à une candidature de Mamadi Doumbouya, opposition dénonce boycott et restrictions

Share This Article:

La Guinée a adopté une nouvelle Constitution après un référendum dont les résultats provisoires donnent le « oui » à 89,38 % (taux de participation annoncé : 86,42 % sur 6,7 millions d’inscrits). Le texte supprime l’interdiction pour les membres de la junte, ouvrant la voie à une possible candidature du chef de l’État Mamadi Doumbouya, tandis que l’opposition a appelé au boycott et dénonce un climat de restrictions des libertés. Les résultats restent provisoires, en attente de la proclamation de la Cour suprême, et des élections sont promises avant la fin de l’année sans dates précises.

Quatre ans après la prise du pouvoir par des militaires, la Guinée a adopté une nouvelle Constitution destinée à clore la période de transition, selon les résultats provisoires annoncés par le gouvernement.

Résultats et chiffres clés

Le « oui » l’emporte à 89,38 % contre 10,62 % pour le « non », d’après les résultats provisoires annoncés mardi 23 septembre au soir par Ibrahima Kalil Condé, ministre de l’administration du territoire et de la décentralisation. Le scrutin a mobilisé quelque 6,7 millions d’électeurs inscrits et, selon le ministre, le taux de participation a atteint 86,42 %.

Ces chiffres restent provisoires : les résultats définitifs doivent être proclamés par la Cour suprême, à une date qui n’a pas été précisée par les autorités.

Contexte politique et enjeux

Le référendum ouvre une séquence électorale jugée cruciale pour un pays d’environ 14,5 millions d’habitants, marqué par une histoire de coups d’État et des régimes autoritaires. Les autorités expliquent que la nouvelle Constitution remplace la « Charte de la transition » instaurée par la junte après le putsch de 2021.

Un point clef intéresse particulièrement l’opinion : la Charte interdisait aux membres de la junte de se présenter aux élections, restriction qui n’apparaît plus dans le texte constitutionnel validé. L’absence de cette clause ouvre la voie, affirme l’article d’origine, à une possible candidature de Mamadi Doumbouya, chef de l’État et des armées.

Le chef de la junte, qui a renversé le président Alpha Condé en 2021, dirige le pays « d’une main de fer », note le texte source, en rappelant que la junte a multiplié les restrictions aux libertés publiques depuis son accession au pouvoir.

Déroulement du vote et climat sécuritaire

Les autorités ont décrit le déroulement du scrutin comme calme et sécurisé. Le ministre Ibrahima Kalil Condé a déclaré que le référendum s’était tenu « dans un climat apaisé et fortement sécurisé » et a assuré de l’engagement du gouvernement « à œuvrer pour un processus électoral transparent, crédible et conforme aux principes démocratiques de notre République ».

Pour sécuriser les opérations, l’État a mobilisé environ 45 000 agents des forces de défense et de sécurité, ainsi qu’un millier de véhicules légers et blindés et des hélicoptères, selon le même compte rendu.

Opposition, contestations et participation

Les dirigeants de l’opposition avaient appelé au boycott et qualifié le scrutin de « mascarade » aux résultats « connus d’avance ». Malgré cet appel, de nombreux électeurs se sont rendus aux urnes. Des interrogations persistent sur la représentativité du vote, d’autant que la campagne en faveur du « oui » a été largement visible dans l’espace public.

L’agence France‑Presse (AFP) a recueilli des témoignages d’électeurs qui disent avoir voté pour accélérer la sortie de la transition militaire. La couverture médiatique et les observations rapportées par des témoins décrivent une campagne pour le « oui » ostentatoire, avec affiches à l’effigie du chef de l’État, rassemblements et fanfares, alors que la campagne du « non » est apparue beaucoup plus discrète.

Répressions et état des libertés

Depuis l’arrivée des militaires, plusieurs partis politiques et médias ont été suspendus, les manifestations sont interdites depuis 2022, et de nombreux responsables de l’opposition ont été arrêtés, condamnés ou contraints à l’exil, rappelle l’article d’origine. Des cas de disparitions forcées et d’enlèvements ont aussi été signalés.

Le référendum permet à la junte d’afficher une réponse aux demandes d’élections formulées par la communauté internationale et par les bailleurs. Les autorités ont annoncé l’organisation d’élections présidentielle et législatives avant la fin de l’année pour revenir à l’ordre constitutionnel, sans toutefois fournir de dates précises.

Les résultats provisoires et le calendrier ultérieur restent donc des éléments à suivre : la Cour suprême détient la charge de proclamer les résultats définitifs et la fixation des échéances électorales dépendra des décisions de l’État de transition.

Parlons Politique

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Subscribe To Our Newsletter

No spam, notifications only about new products, updates.

[contact-form-7 id="b565394" title="Untitled"]

L’actu politique, sans détour

En bref

Parlons Politique décrypte l’actualité française et internationale avec clarté et précision en utilisant l’IA.

Analyses, débats et enquêtes : notre rédaction s’engage à vous offrir une information fiable, accessible à tous et sans détour.

© 2025 Parlons Politique