Une bousculade lors d’un meeting politique dans l’Etat du Tamil Nadu, au sud de l’Inde, a fait au moins 40 morts, ont annoncé les autorités. Dimanche 28 septembre, la police a inculpé trois proches collaborateurs de l’acteur devenu homme politique Joseph Vijay Chandrasekhar pour « homicide involontaire ne constituant pas un meurtre » et pour « négligence mettant en danger la vie humaine », après le rassemblement de son parti.
Déroulement du rassemblement et facteurs du drame
Environ 27 000 personnes s’étaient massées sur une route du district de Karur pour voir Vijay, alors que les organisateurs n’attendaient que 10 000 participants, selon le chef de la police du Tamil Nadu, G. Venkataraman. La foule, annoncée pour midi, a commencé à arriver dès 11 heures, mais Vijay n’est finalement monté sur scène qu’à 19 h 40, a précisé l’officier. « Les gens manquaient de nourriture et d’eau sous le soleil brûlant », a-t-il expliqué à la presse.
Des témoins et des participants ont pointé plusieurs facteurs ayant contribué au drame : des heures d’attente prolongées, un dispositif policier insuffisant et la chute d’une branche d’arbre sur le public, qui aurait provoqué un mouvement de panique. Selon le quotidien The Indian Express, le mouvement de panique s’est déclenché lorsque des spectateurs perchés sur une branche sont tombés sur la foule.
Récits de survivants
Des survivants ont livré des témoignages saisissants. « Tout d’un coup, j’ai été poussé par la foule. Il n’y avait absolument aucun espace pour bouger », a raconté B. Kanishka au quotidien The Hindu. « Ensuite, je me suis évanoui. » Un autre rescapé, Karthick, a attribué le bilan à « la mauvaise planification et exécution du programme, ainsi que le manque de personnel policier sur place ».
Enquête, inculpations et réactions
La police a indiqué avoir ouvert une enquête, selon S. Davidson Devasirvatham, haut responsable local. Trois dirigeants du parti de Vijay — Bussy Anand, G. R. Nirmal Kumar et V. P. Mathiyazhagan — ont été inculpés et sont visés par des chefs de mise en danger de la vie humaine et d’homicide involontaire. « L’enquête révélera tous les responsables », a déclaré un officier de police.
Interrompu par la bousculade, Vijay, 51 ans, a publié un communiqué dans lequel il écrivait : « Je suis à court de mots pour exprimer la douleur que j’éprouve ». Il a ajouté : « C’est une perte irréparable pour nous », annonçant le versement de 2 millions de roupies à titre d’indemnisation aux familles de chacune des victimes (environ 19 300 euros).
Le bilan communiqué par les autorités du district a été révisé à la hausse : 40 personnes sont mortes, dont neuf enfants, a indiqué M. Thangavel, haut fonctionnaire du district, en précisant que le chiffre précédent faisait état de 39 décès.
Contexte : des accidents fréquents lors de grands rassemblements
Les accidents mortels lors de grands rassemblements sont malheureusement récurrents en Inde et sont souvent liés à des mesures de sécurité insuffisantes. Le texte rappelle plusieurs précédents récents : en janvier, au moins 30 personnes sont mortes lors du grand pèlerinage de la Kumbh Mela à Prayagraj, dans l’Uttar Pradesh, qui a rassemblé, selon les autorités, plus de 600 millions de personnes sur six semaines.
En juillet 2024, un rassemblement religieux à Hathras, dans le même Etat, avait entraîné la mort de 121 personnes. Par ailleurs, en juin dernier, 11 supporters avaient été tués et une cinquantaine d’autres blessés à Bangalore pendant un défilé célébrant le premier titre national de l’équipe locale de cricket.
Vijay, qui a lancé son propre parti en 2024, attire depuis de larges foules lors de ses meetings de campagne en vue des élections régionales prévues l’an prochain, ce qui a multiplié les préoccupations sur la gestion de la sécurité lors de ses rassemblements.
L’enquête en cours devra déterminer les responsabilités précises et établir si des manquements organisationnels ou des fautes pénales ont contribué à cette tragédie.
