Macron, Merz et Tusk à Chisinau: soutien à Maia Sandu, 270 M€ d’aide et avancées vers l’UE pour contrer les ingérences russes avant les législatives

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À la veille des législatives du 28 septembre, Emmanuel Macron, Friedrich Merz et Donald Tusk ont effectué une visite symbolique à Chisinau pour affirmer le soutien européen à la présidente Maia Sandu, dénoncer des ingérences russes et confirmer des mesures concrètes (270 M€ d’aide, négociations d’adhésion à l’UE, intégration SEPA 2025 et itinérance 2026).

Une visite symbolique à la veille d’élections

Une visite qualifiée de « symbolique, et un peu plus encore » s’est déroulée mercredi à Chisinau : le président français Emmanuel Macron, le chancelier allemand Friedrich Merz et le président du Conseil des ministres polonais Donald Tusk se sont rendus dans la capitale moldave pour afficher leur soutien à la Moldavie et à sa présidente pro-européenne, Maia Sandu.

La date n’a pas été choisie au hasard. La Moldavie célèbre le 27 août sa fête nationale, qui commémore l’adoption de sa déclaration d’indépendance vis-à-vis de l’Union soviétique en 1991. La visite coïncide également avec le lancement officiel de la campagne pour les élections législatives du 28 septembre, soulignant l’intention des dirigeants européens de marquer leur présence à un moment politique sensible.

D’après la présidence moldave, les trois dirigeants devaient s’exprimer en fin d’après-midi aux côtés de Maia Sandu. Un conseiller du président français a indiqué que le trio européen du « Triangle de Weimar » souhaitait réaffirmer son soutien à l’indépendance, à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Moldavie.

Contexte géopolitique et accusations d’ingérence

Les autorités moldaves et leurs alliés européens estiment que le pays subit des tentatives d’ingérence de Moscou, préoccupée par le rapprochement de la Moldavie avec l’Union européenne et son soutien à l’Ukraine. L’Élysée a déclaré que l’on ne peut « faire abstraction des conséquences de la guerre d’agression de la Russie contre l’Ukraine, qui touche au premier chef la Moldavie, [qui] est menacée par la Russie », évoquant des « ingérences » et des « interférences » attribuées à Moscou.

Selon la présidence moldave, Maia Sandu avait déjà accusé, fin juillet, la Russie de mener une « opération complexe et coordonnée d’ingérence » visant à « contrôler » son pays, en recourant notamment à des mécanismes d’achat de votes et à des financements par « cryptomonnaies », pour un montant évoqué de « 100 millions d’euros ».

La visite s’inscrit dans une période internationale tendue, dominée par la guerre en Ukraine déclenchée le 24 février 2022 et toujours, selon les participants, dans l’impasse malgré des discussions menées récemment lors d’un sommet à Washington. Les dirigeants européens ont ainsi présenté leur présence comme une démonstration de soutien dans un climat de pressions externes.

Rapprochement européen et promesses financières

Au-delà du message politique, la visite met en lumière l’enjeu central que représente l’adhésion de la Moldavie à l’Union européenne pour Bruxelles et pour les capitales européennes du trio. Lors du premier sommet Moldavie-UE, qui s’est tenu le 4 juillet à Chisinau, les participants ont réaffirmé leur volonté d’approfondir le partenariat, notamment en matière d’adhésion, de réformes, de croissance économique et de sécurité.

L’Union européenne a annoncé le déblocage d’un premier financement de 270 millions d’euros destiné à soutenir les réformes et à rapprocher la Moldavie du marché unique. Bruxelles a également confirmé l’intégration prochaine de la Moldavie dans l’espace de paiement SEPA, prévue pour 2025, et son entrée dans la zone d’itinérance de l’UE, attendue en 2026.

Un conseiller du chef de l’État français a précisé que le trio devait renouveler son soutien à la « trajectoire européenne » de la Moldavie, dans le cadre des négociations d’adhésion à l’UE ouvertes en juin 2024. Les responsables européens envisagent en outre d’ouvrir un « groupe de négociation » pour la Moldavie — une étape juridique clé sur la voie de l’adhésion —, idée déjà évoquée début août par des responsables de l’UE.

Enjeux intérieurs moldaves

Sur le plan intérieur, la Moldavie traverse une période politique délicate : la campagne législative se profile, et les autorités pro-européennes veulent montrer qu’elles bénéficient d’un appui international face aux pressions externes. Les débats sur le rythme et l’élargissement de l’Union européenne ont été intenses au cours de l’été, et l’avenir des négociations d’adhésion reste un point de tension tant à Chisinau que parmi certains États membres.

Les déclarations publiques des dirigeants européens insistent à la fois sur la nécessité de protéger la Moldavie contre les ingérences et sur l’importance d’accompagner le pays par des aides financières et des perspectives d’intégration. Le triptyque Macron–Merz–Tusk cherche ainsi à conjuguer message politique et mesures concrètes pour renforcer la résilience de la Moldavie.

Points de vigilance

La situation reste fragile : les accusations d’ingérence russe, les enjeux électoraux internes et le calendrier des négociations européennes mettent la Moldavie au centre d’une compétition d’influence entre la Russie et l’Union européenne. Les annonces financières et techniques de Bruxelles — 270 millions d’euros, SEPA en 2025, itinérance en 2026 — traduisent l’engagement européen, tandis que la présence des trois dirigeants souligne la dimension stratégique du pays dans le contexte régional.

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