Le Rassemblement national (RN), représenté par ses dirigeants Marine Le Pen et Jordan Bardella, a été reçu à l’ambassade des États-Unis à Paris par Charles Kushner, a annoncé ce dernier vendredi 12 décembre. La rencontre intervient après des entretiens récents de M. Kushner avec d’autres responsables politiques français, dont Édouard Philippe (Horizons) et Bruno Retailleau (Les Républicains).
Objet et ton de la rencontre selon l’ambassadeur
Charles Kushner a publié un message sur le réseau social X affirmant avoir « apprécié cette opportunité d’en savoir plus sur le programme économique et social du Rassemblement national » et d’entendre « leurs vues de ce qui attend la France ». Ces propos, rapportés par l’ambassadeur, dressent un cadre général de l’échange centré sur les positions politiques et économiques du RN.
La communication de M. Kushner était accompagnée d’une photo où Marine Le Pen pose, souriante, entre l’ambassadeur et Jordan Bardella. Le texte publié précise également, sans autre précision contextuelle, que Charles Kushner est « par ailleurs père du gendre du président américain ». Le message n’indique pas le détail des points abordés pendant l’entretien ni la durée de la visite.
Déclarations de Jordan Bardella et tonalité publique
La réception survient alors que, la veille, Jordan Bardella avait tenu à prendre ses distances vis-à-vis d’une supposée proximité avec l’administration américaine. Lors d’un débat télévisé consacré notamment à la guerre en Ukraine, il avait déclaré : « Je n’ai aucune admiration pour un dirigeant étranger quelconque. »
Lors de ce même échange, Bardella a aussi exprimé son appréciation pour certains dirigeants occidentaux qu’il juge « courageux », citant l’Italienne Georgia Meloni et Donald Trump, et indiquant qu’ils « veulent arrêter la guerre » et sont « capables de se mettre autour d’une table pour décréter les conditions de la paix ». Ces propos montrent une nuance entre la formulation générale de non‑admiration et la reconnaissance d’actions ou d’attitudes politiques qu’il approuve.
Rencontres similaires à l’ambassade : un tour d’horizon
Les responsables du RN ne constituent pas les seuls interlocuteurs politiques accueillis récemment par l’ambassade américaine à Paris. Jeudi précédant la rencontre avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, Charles Kushner avait indiqué avoir reçu l’ancien premier ministre Édouard Philippe, qui a expliqué à l’ambassadeur « ses plans et priorités pour les élections de 2027 ». Mi‑novembre, Bruno Retailleau, patron des Républicains, avait également été reçu pour « partager ses points de vue sur l’ambiance actuelle en France », selon les mots rapportés par l’ambassadeur.
Ces annonces montrent que, selon la présentation faite par l’ambassadeur, l’établissement diplomatique a multiplié les entretiens avec des acteurs de spectres politiques variés au cours des dernières semaines.
Réponse officielle de l’ambassade
Interrogée par l’Agence France‑Presse, la porte‑parole de l’ambassade américaine en France a rappelé que la mission diplomatique « s’entretient régulièrement avec un vaste éventail de partis politiques et de responsables, et entend continuer à le faire ». Cette formulation souligne la pratique diplomatique courante qui consiste à maintenir des contacts avec différents courants politiques.
Le communiqué de l’ambassade ne détaille pas les thèmes précis discutés lors des différentes rencontres ni les comptes rendus complets remis aux autorités françaises. Il n’est pas non plus précisé si ces entretiens se sont tenus dans le cadre d’un calendrier public ou d’échanges privés.
Contexte et éléments à retenir
La diffusion des photos et des messages publics par l’ambassadeur a contribué à rendre visibles ces échanges entre représentants américains et personnalités politiques françaises. Les déclarations publiques de Jordan Bardella, qui mêlent refus d’admiration pour des dirigeants étrangers et reconnaissance de certains actes de dirigeants occidentaux, montrent la manière dont les responsables du RN tentent de gérer l’image de leur relation aux puissances étrangères.
Les rencontres citées — avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, Édouard Philippe et Bruno Retailleau — ont été présentées par l’ambassadeur comme des opportunités d’information et d’échanges. Les comptes rendus publics restent, cependant, limités en détails factuels sur les contenus précis des discussions.
(Article réécrit à partir du communiqué public et des déclarations rendues publiques le vendredi 12 décembre et lors des jours précédant ces rencontres.)




