Nouvelle-Calédonie : le FLNKS refuse l’accord de Bougival, entre recomposition du mouvement, questions de légitimité et nouveau rendez‑vous mi‑novembre

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Le 31 octobre à Nouméa, environ 220 personnes se sont rassemblées devant le Haut‑Commissariat, drapeaux indépendantistes au vent et le chant Makukuti en fil rouge, une affluence bien moindre que les « dizaines de milliers » de début 2024. Les dirigeants du FLNKS évoquent une recomposition et prévoient un nouveau rendez‑vous mi‑novembre, tandis que la controverse autour de l’accord de Bougival — requalifié comme « projet » par Manuel Valls lors d’une audition — relance les questions de légitimité et du rôle de l’Etat en Nouvelle‑Calédonie. Reste à savoir si le mouvement retrouvera son ampleur ou privilégiera des actions plus ciblées.

Vendredi 31 octobre au matin, des drapeaux indépendantistes étaient de nouveau visibles devant le Haut‑Commissariat de la République à Nouméa, siège de la représentation de l’Etat en Nouvelle‑Calédonie. Sous le soleil de plomb de ce début d’été austral et au son de Makukuti, la chanson devenue hymne de la jeunesse kanak lors du soulèvement de 2024, le rassemblement rappelait des mobilisations antérieures tout en affichant une moindre affluence.

Une mobilisation réduite

La présence était limitée : environ 220 personnes se sont déplacées, un nombre nettement inférieur aux « dizaines de milliers » qui avaient participé, plusieurs mois durant, aux manifestations contre le dégel du corps électoral au début de 2024. Ce contraste chiffré structure l’analyse de la matinée et interroge sur la capacité du mouvement à reproduire l’ampleur des précédentes mobilisations.

Sur place, l’ambiance mêlait mémoire des événements récents et détermination. Le recours à Makukuti, chanson devenue symbole collectif, et l’exposition de drapeaux indépendantistes soulignaient la continuité politique du mouvement kanak. Le rassemblement avait, pour certains participants, un air de déjà‑vu ; pour d’autres, il traduisait une phase de recomposition.

Des responsables prudents mais mobilisés

Hervé Tein‑Taouva, commissaire général de l’Union calédonienne — principale composante du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) — a résumé cette posture en ces termes : « Les choses sont en train de se mettre en place doucement. » Il a également indiqué qu’un autre rassemblement était envisagé « mi‑novembre, si l’Etat continue de passer en force ». Cette formulation reflète la volonté de maintenir la pression tout en calibrant les actions en fonction de l’évolution du contexte politique.

La faible fréquentation de vendredi ne permet pas d’affirmer l’état d’une dynamique globale : elle peut traduire une diversification des formes de mobilisation, une fatigue militante, ou encore une stratégie de rendez‑vous plus espacés. L’article ne dispose pas d’éléments supplémentaires permettant d’attribuer précisément la baisse de participation à l’une de ces explications.

La question de Bougival et un soutien inattendu

Autre élément clé du contexte politique : le projet d’accord conclu à Bougival. Le mouvement indépendantiste, critiqué pour avoir retiré sa signature du texte, a vu apparaître un soutien paradoxal en la personne de Manuel Valls. Remercié du gouvernement — « à sa propre surprise », selon le compte rendu — l’ancien premier ministre, identifié comme l’un des initiateurs de l’accord conclu le 12 juillet, a précisé, lors d’une audition devant la délégation aux outre‑mer de l’Assemblée nationale le 21 octobre, que « Bougival n’était bien qu’un projet, et l’Etat savait que la délégation indépendantiste n’avait pas de mandat pour signer un accord définitif. »

Cette déclaration a deux effets complémentaires : elle relativise la portée du texte de Bougival et elle place l’Etat au cœur des discussions sur la légitimité des engagements pris. Pour le camp indépendantiste, l’intervention peut être lue comme une reconnaissance partielle des réserves émises sur la procédure et le contenu de l’accord. Pour les autorités, elle pose la question des marges d’erreur politique et du calendrier des consultations.

Les propos rapportés lors de l’audition du 21 octobre constituent une pièce importante du récit politique actuel, mais l’article n’apporte pas d’éléments additionnels sur les conséquences immédiates de cette prise de position ni sur la réaction officielle de l’Etat après cette audition.

En l’état, le rassemblement du 31 octobre illustre une période d’attente et d’ajustement pour les acteurs indépendantistes et pour l’Etat. Les annonces d’un nouveau rassemblement mi‑novembre traduisent une intention de poursuivre la mobilisation, tandis que les divergences autour de l’accord de Bougival continuent de peser sur les relations entre les différentes parties prenantes.

Sans informations complémentaires, il reste difficile d’évaluer si le mouvement retrouvera, à court terme, l’ampleur des vagues de protestation de début 2024 ou s’il s’oriente vers des formes d’action plus ciblées et espacées. Le calendrier politique et les décisions de l’Etat continueront de structurer ces équilibres dans les semaines à venir.

Parlons Politique

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