Pologne : Karol Nawrocki investi président, cohabitation tendue avec Donald Tusk menace les équilibres institutionnels, l’UE et l’aide à l’Ukraine

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Karol Nawrocki a été investi président de la Pologne le 6 août après une victoire d’un souffle (50,89 %). À 42 ans et jugé inexpérimenté, son arrivée ouvre une cohabitation potentiellement tendue avec Donald Tusk, qui fait peser un test majeur sur les équilibres institutionnels, les relations avec l’UE et les choix de politique à l’égard de l’Ukraine.

Une nouvelle page s’ouvre en Pologne avec l’investiture, le 6 août, de Karol Nawrocki à la présidence de la République, après qu’il a prêté serment devant les deux chambres du Parlement réunies. Son arrivée au pouvoir inaugure une période politique qui, selon de nombreux analystes cités dans le débat public, risque d’être marquée par des tensions et des turbulences institutionnelles.

Un scrutin serré et un profil présenté comme inexpérimenté

Le 1er juin, le second tour de l’élection présidentielle avait opposé le candidat pro‑européen Rafał Trzaskowski, maire de Varsovie, au candidat soutenu par le parti nationaliste‑conservateur Droit et Justice. Le texte indique que le candidat soutenu par cette formation a été élu « d’un souffle, avec 50,89 % des voix ». Karol Nawrocki, décrit comme un dirigeant de 42 ans « sans grande expérience », succède au conservateur Andrzej Duda, arrivé au terme de son deuxième mandat.

Agé de 42 ans, le nouveau chef de l’État hérite d’un rôle essentiellement prescriptif en matière de politique étrangère et de défense, mais dispose aussi de prérogatives en matière législative, notamment le droit d’initiative et le droit de veto sur les textes adoptés par le Parlement, rappelle le dossier de fond fourni par les sources citées.

Risque de cohabitation difficile avec le gouvernement

La perspective d’une cohabitation entre Karol Nawrocki et le Premier ministre Donald Tusk est qualifiée de délicate. Depuis le retour au pouvoir de Donald Tusk en 2023, la coalition pro‑européenne du chef du gouvernement a souvent rencontré des obstacles, notamment des freins imputés à l’ex‑président Andrzej Duda, selon les interventions rapportées.

Avant le scrutin, le Premier ministre avait d’ores et déjà exprimé sa réserve sur la nouvelle présidence. « Je n’ai aucun doute que M. Nawrocki […] fera tout pour nous taquiner », a déclaré Donald Tusk, avec une pointe d’ironie. Il a également prévenu qu’il ne laisserait pas « démolir politiquement » son gouvernement de coalition. Ces déclarations traduisent la crainte d’un blocage institutionnel : selon le politologue Anna Materska‑Sosnowska, citée dans le texte, « avec [lui], le gouvernement sera de fait paralysé et cela peut mener à terme à la chute de la coalition au pouvoir ».

Les analystes voient dans cette mise en place un affrontement potentiel entre la compétition politique et la confrontation institutionnelle, d’autant que les principaux acteurs semblent conscients des enjeux à moins de deux ans des prochaines élections législatives.

Positionnement international et relations avec l’UE et les États‑Unis

Durant la campagne, Karol Nawrocki a placé le slogan « La Pologne d’abord, les Polonais d’abord » au cœur de son discours, et n’a pas dissimulé certaines de ses orientations. Originaire de Gdańsk, il a plusieurs fois insisté sur l’importance des liens avec les États‑Unis, se présentant comme un admirateur de l’ancien président américain Donald Trump. Le texte rapporte qu’il a rencontré brièvement M. Trump à la Maison‑Blanche peu avant le premier tour du scrutin.

Sur la guerre en Ukraine, la position attribuée au nouveau chef de l’État est nuancée : il se serait engagé à maintenir le soutien de la Pologne à l’Ukraine, tout en s’opposant, toujours selon le compte rendu fourni, à l’adhésion de Kiev à l’OTAN et en dénonçant certaines aides accordées aux réfugiés ukrainiens en Pologne. Ces éléments, tels que rapportés dans l’article d’origine, montrent des lignes de fracture possibles au sein de la politique extérieure polonaise.

Pourtant, le 31 juillet, Karol Nawrocki a eu un entretien téléphonique avec le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Après cet échange, M. Zelensky a écrit sur le réseau social X : « Nous avons convenu d’échanger des visites au cours desquelles nous aborderons toutes les questions actuelles de coopération bilatérale. Nous définirons assurément des formats de collaboration ». Cette déclaration illustre une volonté affichée de préserver un dialogue bilatéral, au moins sur certains dossiers sécuritaires et de coopération.

Sur le plan européen, l’élection présidentielle coïncidait avec une période où la Pologne avait retrouvé une place clé au sein de l’Union européenne, notamment à l’occasion de la présidence tournante du Conseil de l’UE exercée en première moitié de 2025 sous le slogan « Sécurité, Europe » (janvier‑juin 2025), rappelle l’article.

À l’échelle nationale comme sur la scène internationale, la présidence de Karol Nawrocki est perçue dans le texte comme un test pour la démocratie en Europe centrale. Les prochains mois devraient éclairer la nature réelle des relations entre le Palais présidentiel et un exécutif parlementaire majoritairement pro‑européen, ainsi que l’impact de cette cohabitation sur les grandes décisions politiques et législatives en Pologne.

Parlons Politique

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