RN: patriotisme sélectif face à l’affaire Kushner — convocation diplomatique, accusations d’antisémitisme et silence controversé

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La lettre publique de l’ambassadeur américain Charles Kushner, accusant la France d’une « flambée d’antisémitisme » et sa convocation par Paris mettent en lumière des tensions diplomatiques — et un silence parfois complice du Rassemblement national. Ce double épisode interroge la cohérence du discours patriotique de la droite radicale face aux attaques étrangères contre la fonction présidentielle.

La droite radicale française apparaît ces dernières semaines particulièrement sélective dans la défense de la « fonction présidentielle » : lorsque les attaques proviennent d’alliés ou d’admirateurs à l’étranger, certains responsables du Rassemblement national (RN) paraissent plus enclins au silence, voire à l’indulgence, que lorsqu’elles émanent d’adversaires politiques. Insultes, mises en cause et provocations ont ponctué la fin de l’été, et les critiques adressées au président Emmanuel Macron depuis l’étranger — d’Israël, d’Italie ou des États‑Unis — n’ont pas systématiquement provoqué chez les élus d’extrême droite la même fermeté que lorsqu’ils dénoncent les « humiliations » dont, selon eux, serait victime la présidence. Cette attitude soulève des questions sur la cohérence du discours patriotique régulièrement affiché par le RN et ses représentants.

La lettre de l’ambassadeur américain et la convocation de Paris

Dimanche 24 août 2025, une lettre publique signée Charles Kushner — alors ambassadeur des États‑Unis en France — a été rendue publique et adressée au président Emmanuel Macron. Dans ce courrier, Kushner exprime sa « profonde inquiétude » face à une « flambée de l’antisémitisme » en France et critique, selon ses termes, « l’absence d’action suffisante » du gouvernement pour y faire face. La publication a provoqué une réaction officielle : le ministère français des Affaires étrangères a convoqué l’ambassadeur, jugeant les accusations « inacceptables » et susceptibles de constituer une ingérence dans les affaires intérieures du pays. citeturn0news14turn1search3

Le profil de Charles Kushner a ajouté une dimension politique à l’incident. Nommé ambassadeur par l’administration américaine et confirmé au poste en 2025, il est par ailleurs lié à la famille Trump (il est le père de Jared Kushner). Ces éléments ont intensifié les débats autour de la nature diplomatique de la lettre et du choix de ton employé par un représentant officiel des États‑Unis. citeturn0search1turn0search4

Un silence politique calculé ? Réactions contrastées en France

Le courrier et la convocation interviennent dans un contexte diplomatique déjà tendu : la France et Israël se sont récemment affrontées par lettres interposées après l’annonce par Paris de sa prochaine reconnaissance d’un État palestinien, décision critiquée par le Premier ministre israélien. La justification avancée par Kushner lie, dans sa lettre, des prises de position politiques relatives au conflit israélo‑palestinien à une montée des actes antisémites en France, accusation que les autorités françaises ont vigoureusement rejetée. Observateurs et éditorialistes relèvent que ces échanges étrangers s’ajoutent à une série de remarques publiques venues de partenaires et d’alliés, et qu’ils contribuent à une crispation diplomatique notable. citeturn2search5turn1search2

Sur le plan intérieur, le Rassemblement national — parti qui fait régulièrement de la « défense de la nation » et de la « protection de la fonction présidentielle » des thèmes centraux de son discours — n’a pas adopté une position uniformément réprobatrice face à ces attaques venues de l’étranger. Plutôt que de condamner sans réserve les mises en cause internationales de la présidence, certains responsables du RN ont, selon leurs interventions publiques récentes, préféré ne pas faire de commentaires virulents ou ont minimisé la portée des reproches, ce qui interroge sur la cohérence entre posture patriotique et calcul politique. Le phénomène mérite d’être observé à la lumière des alliances et des lectures internationales du conflit au Proche‑Orient, qui influencent aujourd’hui la géopolitique intérieure en France.

Conséquences diplomatiques et enjeux politiques

La convocation de l’ambassadeur illustre un cas où la diplomatie traditionnelle a cédé le pas à des échanges publics à forte charge politique. Les autorités françaises ont officiellement rappelé que la lutte contre l’antisémitisme relève d’un engagement national et que de telles attaques extérieures, perçues comme une ingérence, portent atteinte à la confiance entre alliés. De leur côté, les États‑Unis ont, via des porte‑parole, défendu l’action de leur ambassadeur, accentuant le fossé entre les deux capitales sur certains dossiers. Ce type de crispation peut renforcer, au plan intérieur, des logiques partisanes où la rhétorique nationale sert autant d’outil d’opposition que de défense institutionnelle. citeturn1search3turn0news14

Au‑delà de l’incident immédiat, ces épisodes illustrent la porosité croissante entre affaires étrangères et stratégies politiques nationales. Lorsqu’une attaque contre la fonction présidentielle émane d’un allié ou d’un modèle idéologique, la réaction des forces politiques domestiques révèle autant de choix tactiques que de principes doctrinaux. Pour le moment, la fin de l’été reste marquée par une série d’attaques et de réponses circonstanciées qui mettent à l’épreuve la cohérence des postures publiques, y compris celles des partis qui se réclament du patriotisme.

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