À La Réunion, l’effondrement de l’aéroport de Saint‑Pierre (Pierrefonds) — zéro vol en 2025, 6,3 M€ de dettes et redressement judiciaire au cœur des polémiques pour 2026

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Un rapport de la chambre régionale des comptes (La Réunion‑Mayotte), révélé par la presse, décrit l’effondrement du Syndicat mixte de Pierrefonds (aéroport de Saint‑Pierre) : 0 vol commercial en 2025, une cinquantaine de salariés, 6,3 M€ de dettes et un redressement judiciaire. Les magistrats pointent une gouvernance défaillante, des rivalités locales entre Casud et Civis et la passivité de l’État et du conseil régional, la crise Covid n’ayant fait qu’aggraver la situation.

Zéro vol commercial en 2025, une cinquantaine de salariés, 6,3 millions d’euros de dettes et une incapacité à attirer des compagnies aériennes malgré des aides publiques : tel est le constat dressé dans un rapport de la chambre régionale des comptes de La Réunion-Mayotte, qui analyse l’effondrement du Syndicat mixte de Pierrefonds (SMP).

Un rapport non publié mais rendu public par la presse

Le document, qui n’a pas encore été rendu public officiellement, a été dévoilé par le média satirique Le Tangue et consulté par Le Monde. Il décrypte la gestion du SMP, entité chargée d’administrer le second aéroport de l’île, situé à Saint-Pierre, dans le sud de La Réunion. Le syndicat mixte a été placé en redressement judiciaire en février.

Les magistrats de la chambre régionale des comptes mettent en lumière des chiffres alarmants : l’activité commerciale est quasiment nulle en 2025 et la structure supporte un endettement évalué à 6,3 millions d’euros. Ces données sont présentées dans le rapport comme des éléments centraux de la crise financière du SMP.

Causes identifiées et responsabilités pointées

Selon le rapport, les élus siégeant au SMP apparaissent comme les principaux responsables de cette situation. La chambre régional des comptes reproche en particulier des choix de gestion et des orientations stratégiques qui n’ont pas permis de redresser le trafic ni d’attirer durablement des compagnies aériennes, malgré les aides publiques versées.

Le document replace toutefois la crise dans un contexte plus vaste : la crise sanitaire liée au Covid-19 a joué un rôle déclencheur en affaiblissant fortement le trafic aérien, une réalité qui a touché de nombreux petits aéroports. Mais, au-delà de cette circonstance conjoncturelle, la chambre met en avant des rivalités politiques persistantes et des tensions institutionnelles comme facteurs aggravants.

Rivalités locales et tensions institutionnelles

La chambre des comptes souligne l’existence de rivalités entre « barons politiques », et un conflit marqué entre les deux intercommunalités du sud de l’île, la Casud et la Civis, qui sont les principales membres du syndicat mixte. Ces dissensions, selon le rapport, ont entravé des décisions cohérentes et pérennes concernant la gestion et le développement de l’infrastructure aéroportuaire.

Le rapport critique également le comportement des autorités supérieures. Il reproche à l’État, ainsi qu’au conseil régional de La Réunion, une attitude « trop attentiste » et affirme que ces acteurs n’ont pas su exercer une « surveillance plus accrue » pour prévenir ou limiter la dégradation de la situation.

En résumé, la chambre régionale des comptes met en relation des facteurs conjoncturels — la chute du trafic liée au Covid-19 — et des facteurs structurels, comme des choix de gouvernance et des rivalités institutionnelles, pour expliquer l’effondrement du SMP.

Le rapport, bien que non publié officiellement, a été rendu accessible à la presse via Le Tangue et a été consulté par Le Monde, précisant ainsi les sources de l’information relayée par les médias. Les conclusions attribuent la responsabilité principale aux élus du SMP tout en pointant des défaillances de contrôle et d’accompagnement de la part des autorités régionales et de l’État.

La situation financière, opérationnelle et institutionnelle décrite par la chambre régionale des comptes expose un modèle de gestion qui n’a pas su s’adapter aux chocs externes ni résoudre des tensions internes. Le rapport sert d’analyse détaillée sur les causes de la défaillance et sur les responsabilités politiques et administratives qui y ont contribué.

Le document reste, à ce stade, non rendu public par l’institution, et ses principales conclusions sont relayées par les médias qui l’ont consulté. Elles mettent en lumière la conjonction de difficultés économiques et de dysfonctionnements politiques à l’origine de la mise en redressement judiciaire du SMP.

Parlons Politique

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