Ajaccio inaugure Angelo, le téléphérique Mezzavia–Saint‑Joseph : polémique sur coût, paysage et efficacité au cœur de la campagne municipale

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Le téléphérique d’Ajaccio, baptisé « Angelo », s’apprête à entrer en service après des mois de polémiques autour de son coût, de son impact paysager et de la concertation locale. Porté par la CAPA et Stéphane Sbraggia comme solution de « mobilité douce » pour desservir le tracé Mezzavia–Saint‑Joseph (3 km, 54 m de dénivelé) et réduire la dépendance à la voiture dans une ville de 75 000 habitants, le projet divise : ses défenseurs vantent rapidité d’installation et désengorgement routier, ses opposants doutent de son efficacité réelle et réclament des mesures d’accompagnement précises.

Le téléphérique d’Ajaccio, baptisé « Angelo », s’apprête à entrer en service après plusieurs mois de polémiques et de critiques soutenues. Déjà exploité ou implanté dans d’autres agglomérations françaises, comme Toulouse et Brest (Finistère), ce mode de transport devait être inauguré le samedi 18 octobre, une date mentionnée dans le calendrier du projet sans précision d’année dans le texte d’origine. Le dossier, porté localement par Stéphane Sbraggia, maire (Horizons) d’Ajaccio et président de la communauté d’agglomération du pays ajaccien (CAPA), suscite cependant débats et interrogations au sein de la population et des oppositions locales.​

Un projet relancé par la mairie

Le projet du téléphérique a été lancé en 2019 par l’ancien maire et député Laurent Marcangeli (Horizons), auquel Stéphane Sbraggia était adjoint. Depuis, M. Sbraggia a assuré la conduite et l’accélération du dossier municipal en mettant en avant les vertus environnementales et pratiques du système.

« C’est un choix de société en vue d’une mobilité douce, durable », a martelé M. Sbraggia depuis le lancement du projet. Selon lui, le téléphérique complète l’offre de transports en commun et offre une alternative à l’automobile, notamment pour les zones de la ville qui connaissent une forte croissance démographique et économique.

Le recours à un transport par câble n’est pas inédit en France et s’inscrit, pour la mairie, dans une logique de diversification des solutions de mobilité urbaine. Les défenseurs du projet évoquent la rapidité d’installation comparée à d’autres infrastructures et la capacité du téléphérique à desservir des secteurs isolés du réseau routier traditionnel.

Objectifs de transport et contexte local

La CAPA met en avant plusieurs chiffres pour justifier l’initiative : Ajaccio compte environ 75 000 habitants et, selon une étude communale citée dans le dossier, 75 % des déplacements de moins de 3 kilomètres se font en voiture. Chaque matin, quelque 60 000 véhicules convergent vers l’est de la ville, une pression de trafic que les élus décrivent comme problématique pour la qualité de vie et la fluidité.

Le tracé retenu mesure 3 kilomètres et présente un dénivelé de 54 mètres. Il relie les quartiers excentrés de Mezzavia et Saint-Joseph, secteurs où se concentrent de nouvelles zones d’habitation, des commerces, ainsi que des infrastructures publiques récentes : un hôpital et un collège ont été implantés dans cette partie d’Ajaccio au cours des cinq dernières années.

Aux yeux des promoteurs, le téléphérique doit répondre à un besoin réel de déplacement entre ces pôles récemment densifiés et désengorger les axes routiers orientaux. L’argument principal est donc à la fois spatial — desservir des lieux peu accessibles autrement — et modal — proposer une solution d’appoint à la voiture individuelle.

Critiques, questionnements et acceptation sociale

Malgré l’insistance des élus pro-projet, Angelo a essuyé un « feu nourri » de critiques pendant plusieurs mois. Les oppositions portaient tant sur le coût, la pertinence technique que sur l’impact paysager et la concertation avec les riverains. Certains habitants ont également remis en question la capacité du téléphérique à modifier durablement les comportements de déplacement, sachant que la part modale actuelle reste très favorable à l’automobile pour les trajets courts.

La mairie se défend en rappelant l’étude de la CAPA et en mettant en avant le caractère complémentaire de l’équipement. Elle insiste aussi sur la nécessité d’un ensemble de mesures — tarification, parkings relais, communication — pour inciter au report modal. Ces mesures, si elles existent dans les documents de projet, n’étaient pas détaillées dans le texte fourni, ce qui laisse subsister des attentes d’information de la part des usagers.

La polarisation du débat local illustre la difficulté à concilier ambition urbaine et acceptabilité sociale. Les partisans du téléphérique y voient une avancée vers une mobilité plus durable ; les détracteurs se montrent prudents quant aux bénéfices attendus et à la gouvernance du projet.

En l’état, Angelo reste présenté par la mairie comme une réponse technique et politique aux enjeux de congestion et de développement urbain de l’est ajaccien. Reste à mesurer, une fois le service en fonctionnement, l’ampleur réelle de son adoption par les habitants et son effet sur les habitudes de déplacement.

Parlons Politique

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