Anne Hidalgo publie les notes de frais des maires d’arrondissement à Paris après révélations (Mediapart) — transparence, plafonds légaux et plainte

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Sous la pression d’enquêtes médias — dont Mediapart évoquant au moins 75 000 € de frais de déplacement et de représentation — Anne Hidalgo a publié un état détaillé des indemnités et frais des maires d’arrondissement et a porté plainte pour « dénonciations calomnieuses ». La mairie assure le respect des plafonds légaux (19 720 € pour la maire, 11 092 € pour chaque maire d’arrondissement) et met en avant la transparence, tandis que les journalistes relèvent des dépenses jugées discutables sur le plan de l’image sans preuve d’illégalité, dans un contexte politique tendu.

La maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a répondu jeudi 2 octobre aux critiques concernant certaines dépenses de son mandat en publiant un état des lieux détaillé des indemnités versées aux élus et des frais de représentation des maires d’arrondissements.

Dans le même temps, elle a annoncé avoir déposé plainte le 19 septembre pour « dénonciations calomnieuses » après la publication par Mediapart de notes évoquant des frais de déplacement et de représentation s’élevant à au moins 75 000 euros sur quatre ans, notamment pour des achats vestimentaires, qui, selon la mairie, respectent le plafond légal.

Enquête médiatique et éléments relevés

Les journalistes Damien Dole et Laurent Léger, après avoir épluché des factures, estiment que « les règles établies en 2019 par l’équipe municipale, en liaison avec la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique semblent respectées ». Leur investigation met toutefois en évidence des dépenses dont le lien direct avec l’exercice du mandat n’apparaît pas clairement: repas dans des grandes tables parisiennes, apéritifs au champagne, achats de chocolats, caisses de champagne, « menus enfant », bougies anti-odeurs de tabac et livres.

Le quotidien Libération a, de son côté, examiné les notes de frais des 17 maires d’arrondissements, soulignant des pratiques similaires chez des élus de droite comme de gauche, tandis que d’autres titres, dont Le Parisien, ont relayé des réactions politiques locales.

Plafonds, règles et exemples chiffrés

La Ville de Paris rappelle que le budget annuel de la capitale dépasse 11 milliards d’euros en 2025 et que la fonction de maire implique des activités de représentation nationale et internationale. Elle ajoute que les indemnités des élus sont fixées par délibérations de l’assemblée élue et encadrées par le code général des collectivités territoriales.

Concrètement, le plafond général pour la maire et les membres du Conseil de Paris qui cumulent d’autres indemnités est, selon la mairie, fixé à 8 897,93 euros brut par mois. Les frais de représentation sont, depuis 2001, strictement encadrés: ils sont plafonnés à 19 720 euros pour la maire de Paris et à 11 092 euros pour chaque maire d’arrondissement.

Ces enveloppes doivent être utilisées au profit du mandat et les maires d’arrondissement sont tenus de restituer chaque année la part non dépensée. Libération cite, par exemple, le cas du maire du 15e arrondissement, Philippe Goujon, qui a rendu 654 euros sur les 49 605 euros qui lui avaient été alloués entre 2020 et 2024. Rachida Dati, maire du 7e arrondissement, a, selon le même quotidien, reversé quasiment l’intégralité de son enveloppe, à l’exception de trois dépenses inférieures à 200 euros en 2020 et 2021.

Patrick Bloche, premier adjoint, a défendu ce cadre en conférence de presse en soulignant que « depuis 2001, ces frais ont baissé de quasiment 10 000 euros » pour la maire, et en précisant leur rôle de « garde-fou contre la corruption ». La Commission de déontologie de la ville a, par ailleurs, publié un mémento précisant les conditions d’utilisation de ces frais.

Réaction des élus et contexte politique

Éric Lejoindre, maire du 18e arrondissement et proche d’Anne Hidalgo, a été interpellé en conseil d’arrondissement sur des remboursements de repas comportant des « menus enfant », selon les élus LR du groupe de Rachida Dati au Conseil de Paris. Interrogé par Le Parisien, M. Lejoindre a dénoncé une « tentative de diversion de la droite parisienne ».

La polémique intervient dans un contexte politique tendu: le texte original rappelle qu’une candidate des Républicains doit être jugée pour corruption en septembre 2026, soit six mois après les prochaines élections municipales, ce qui alimente les échanges entre camps.

Anne Hidalgo a choisi de répondre publiquement aux critiques en diffusant des documents détaillés et en engageant des poursuites judiciaires contre ce qu’elle qualifie de dénonciations calomnieuses. Les journaux qui ont examiné les factures relèvent des dépenses contestables sur le plan de l’image, sans pour autant établir formellement une illégalité au regard des plafonds et des règles en vigueur.

Parlons Politique

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