Près de 100 000 personnes ont profité de la baignade dans la Seine pendant l’été, a annoncé mercredi 27 août la maire de Paris, Anne Hidalgo. Initialement prévue du 5 juillet au 31 août, l’expérience — interdite depuis 1923 — sera prolongée sur deux des trois sites ouverts à l’occasion des Jeux olympiques.
Dans une publication sur Bluesky, l’élue a écrit : « Près de 100 000 baigneuses et baigneurs ont déjà eu la joie de se baigner cet été dans la Seine, et face à cet exceptionnel succès, j’ai décidé de prolonger l’ouverture du site de Grenelle jusqu’au 7 septembre, et celui de Bercy jusqu’au 14 septembre ». Le troisième site, dit du bras Marie, restera fermé.
Un héritage lié aux Jeux olympiques
La réouverture de la baignade dans le fleuve était une des ambitions de la maire socialiste, qui avait promis de dépolluer la Seine pour permettre aux Parisiens de s’y baigner. Trois espaces de baignade ont été créés dans le sillage des compétitions qui se sont tenues dans la Seine l’été 2024.
Parmi les aménagements, la Ville souligne la mise en service d’un bassin d’Austerlitz destiné à stocker des eaux usées et pluviales. Ce bassin est en activité depuis l’été dernier et vise à améliorer la qualité de l’eau en limitant les rejets lors d’épisodes pluvieux.
Fréquentation et traitement des conditions météo
Malgré des épisodes pluvieux en juillet, la Ville de Paris indiquait début août que les trois espaces avaient déjà accueilli plus de 35 000 baigneurs depuis leur ouverture. Le chiffre agrégé communiqué fin août s’établit à environ 100 000, reflétant une fréquentation importante durant tout l’été.
Les pluies ont cependant pesé sur la qualité de l’eau. Pendant les Jeux, des précipitations record avaient parfois rendu l’eau impropre à la baignade pour les athlètes, en raison de concentrations ponctuellement élevées de bactéries fécales. Les autorités expliquent que les épisodes pluvieux augmentent le ruissellement urbain et sollicitent les dispositifs de retenue et de traitement.
La prolongation annoncée concerne spécifiquement le site de Grenelle, ouvert jusqu’au 7 septembre, et le site de Bercy, maintenu jusqu’au 14 septembre. Le maintien de ces lieux au-delà de la période initiale vise à offrir une ultime opportunité aux personnes qui n’ont pas encore pu s’y rendre, selon la maire : « Voilà une excellente nouvelle pour toutes celles et ceux qui en ont fait leur rendez-vous de l’été, et une ultime occasion, pour celles et ceux qui n’en ont pas encore eu l’occasion, de se baigner ! »
Le bras Marie restera fermé, sans date de réouverture indiquée dans l’annonce. La décision reflète vraisemblablement des contraintes liées à la qualité de l’eau ou à des considérations techniques, sans précision additionnelle fournie par la mairie.
Perspectives et questions en suspens
La réouverture de la Seine à la baignade constitue un changement notable après un siècle d’interdiction formelle commencée en 1923. Elle pose toutefois des questions opérationnelles et sanitaires qui resteront à mesurer sur le long terme.
Les dispositifs mis en place, comme le bassin d’Austerlitz, visent à réduire les risques liés aux épisodes pluvieux et aux rejets accidentels. Leur efficacité dépendra de la fréquence des fortes pluies et de la capacité globale du réseau à traiter les eaux urbaines.
La mairie a communiqué des chiffres de fréquentation et des dates de prolongation, mais n’a pas détaillé dans son message public la méthode de surveillance sanitaire ni les seuils précis retenus pour suspendre l’accès. Ces éléments resteront déterminants pour juger de la durabilité de l’initiative.
En l’état, la prolongation des sites de Grenelle et de Bercy offre une dernière fenêtre aux Parisiens et visiteurs pour se baigner cet été, tout en rappelant que la pratique dépend étroitement des conditions météorologiques et des contrôles de qualité de l’eau.