La BEI engage 425 millions d’euros pour rénover les écoles marseillaises
La Banque européenne d’investissement (BEI) a officialisé, lundi 25 août, son soutien financier à la rénovation du parc scolaire de Marseille. Par le biais de deux prêts totalisant 425 millions d’euros, l’institution européenne contribue au plan de remise à niveau de 477 écoles primaires de la ville.
Ces travaux, étalés sur près de sept ans, visent à améliorer les conditions d’apprentissage pour plus d’un quart des élèves marseillais. Au total, environ 30 000 élèves sont concernés par le programme municipal.
Deux prêts complémentaires pour couvrir la moitié du programme municipal
Le montage financier repose sur deux accords distincts. Le premier prêt, d’un montant de 340 millions d’euros, a été accordé à la Société publique des écoles marseillaises (SPEM), structure d’aménagement d’intérêt national détenue à parts égales par la Ville et l’État. Cette enveloppe pilote les opérations de rénovation lourde sur 188 établissements.
Le second prêt, de 85 millions d’euros, a été attribué directement à la Ville de Marseille. Il permettra de financer la réhabilitation de 289 écoles. En conjuguant ces deux volets, la BEI couvre ainsi environ la moitié des besoins de financement du programme municipal.
La signature des contrats a eu lieu à Marseille en présence d’Ambroise Fayolle, vice-président de la BEI, du maire Benoît Payan et du préfet de région Georges-François Leclerc, ainsi que d’élus locaux. La séquence s’est poursuivie par la visite de l’école primaire Saint‑Louis Campagne Lévêque (15e arrondissement), appelée à être rénovée dans le cadre d’un périmètre de renouvellement urbain.
Objectifs techniques et territoriaux
Le chantier prévoit la rénovation ou la reconstruction de plus de 129 000 m² de surfaces scolaires. Les interventions doivent améliorer la capacité des établissements, mieux répartir les effectifs et renforcer la sécurité des bâtiments.
Selon le calendrier de la Ville, une vingtaine d’établissements ont déjà fait peau neuve, les travaux ayant débuté il y a près d’un an et demi. La performance énergétique occupe une place centrale du projet : certaines écoles seront repensées pour consommer moins et offrir des conditions d’enseignement plus confortables.
Un projet inscrit dans « Marseille en Grand »
Cette opération s’inscrit dans le cadre du plan « Marseille en Grand », annoncé en septembre 2021 par le président de la République Emmanuel Macron. Doté de 5 milliards d’euros, ce plan vise à moderniser en profondeur la deuxième ville de France.
« Ce que nous faisons ici, personne ne l’a fait avant nous, ni ailleurs dans le pays », se félicitait alors le maire de Marseille, Benoît Payan, citant l’ampleur des travaux et l’implication de la Ville et de l’État.
La BEI : un bras financier discret mais central
Créée en 1958 après la signature du traité de Rome, la BEI intervient principalement sur les marchés de capitaux. Elle finance de grands projets d’infrastructures, de transition énergétique et de services publics essentiels, dont l’éducation.
Ambroise Fayolle a souligné la contribution significative de la BEI au renouveau des écoles marseillaises. « Nous sommes heureux de pouvoir contribuer de façon significative au renouveau des écoles de Marseille au bénéfice des plus jeunes », a-t-il déclaré.
La BEI affirme par ailleurs consacrer désormais plus de la moitié de ses investissements à la lutte contre le changement climatique et à l’atténuation de ses effets. En 2024, près de 69 % des investissements de la BEI en France, soit 7 milliards d’euros, ont été dédiés à des actions en faveur du climat. Premier bénéficiaire des prêts l’an dernier, la France a reçu un total de 12,6 milliards d’euros, selon les chiffres cités lors des échanges.
Mise en œuvre locale et visibilité européenne
Pour la municipalité, l’enjeu est d’offrir des cadres d’apprentissage adaptés et d’ancrer la transition écologique dans les politiques éducatives. « Pour réaliser ce chantier d’ampleur inédite, nous agissons avec l’État, avec la Banque européenne d’investissement, pour se donner les moyens de réparer des décennies de retard », a déclaré le maire de Marseille.
Au-delà de la métropole, cette initiative illustre comment des financements européens peuvent descendre jusqu’au niveau local et répondre à des besoins concrets des habitants. Rendre visibles et tangibles les politiques européennes au quotidien constitue, pour l’Union, un moyen de rapprocher ses actions des citoyens.
Les contrats signés à Marseille marquent une étape importante du déploiement du Plan Écoles. Le défi reste d’importance : transformer en profondeur le cadre d’apprentissage des jeunes Marseillais, tout en respectant les calendriers et contraintes techniques d’un programme pluriannuel.