Bordeaux: la solarisation de la base sous-marine (6500 panneaux) suspendue après la liquidation d’EverWatt et BoucL Energie, calendrier et mise en service incertains

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Bordeaux a lancé la solarisation de la toiture de la base sous-marine (6 500 panneaux sur 13 000 m²) pour alimenter les Bassins à flot et contribuer aux 60 000 m² et 41% d’autonomie visés d’ici 2026. Le projet est aujourd’hui suspendu après la liquidation d’EverWatt et de BoucL Energie et le retrait du fonds Conquest, laissant incertaine sa mise en service et son calendrier.

Le 1er juillet, le maire de Bordeaux, l’écologiste Pierre Hurmic, a officialisé le lancement d’un projet de solarisation de la toiture de la base sous-marine. Le plan prévoit l’installation de 6 500 panneaux photovoltaïques sur 13 000 m² d’un bâtiment construit par les Allemands en 1943.

Un objectif local et chiffré

La production électrique issue de ces panneaux devait être revendue aux entreprises et aux commerçants du quartier des Bassins à flot, dans un rayon de 2 kilomètres autour du site. Ce dispositif s’inscrivait dans une ambition plus vaste portée par la municipalité depuis l’élection de Pierre Hurmic en 2020 : faire de Bordeaux « la première ville solaire en France ».

La feuille de route municipale prévoit, d’ici à la fin du mandat en 2026, l’installation de 60 000 m² de panneaux solaires sur des bâtiments publics municipaux et l’atteinte d’une autonomie énergétique estimée à 41 %. Le projet de la base sous-marine représentait une étape symbolique et technique dans ce calendrier.

Un coup d’arrêt lié à des difficultés financières

Le calendrier a été perturbé début juillet par un événement financier majeur : la liquidation d’EverWatt, principal actionnaire de BoucL Energie, l’entreprise retenue lors de l’appel à projets pour la solarisation. Le 8 juillet, cette liquidation a jeté un froid sur la réalisation du chantier.

Au cours de l’été, la situation s’est aggravée lorsque le second actionnaire de BoucL Energie, le fonds d’investissement Conquest, a annoncé son désengagement. Conquest avait antérieurement injecté 34 millions d’euros dans l’entreprise. Faute de relais financiers, BoucL Energie a annoncé, fin août, sa propre mise en liquidation judiciaire et le licenciement de ses 18 collaborateurs.

Le fonds Conquest a justifié son retrait en indiquant qu’il ne pouvait plus soutenir la croissance d’un acteur du photovoltaïque spécialisé dans l’autoconsommation collective. Ces éléments financiers ont interrompu la mise en œuvre opérationnelle du projet, sans pour autant en modifier officiellement les objectifs municipaux.

Conséquences et incertitudes pour le projet bordelais

La liquidation des partenaires privés soulève plusieurs questions pratiques. D’une part, l’absence aujourd’hui d’un opérateur capable de financer et d’exécuter l’installation rend incertaine la date de mise en service des 6 500 panneaux annoncés pour la base sous-marine.

D’autre part, le report ou l’annulation de ce segment du programme pourrait compliquer l’atteinte de l’objectif global de 60 000 m² et des 41 % d’autonomie énergétique fixés pour 2026. À ce stade, la municipalité a annoncé le projet mais, selon les informations disponibles, aucun nouvel opérateur n’a été confirmé publiquement pour remplacer BoucL Energie.

Les salariés de BoucL Energie — au nombre de 18 selon l’annonce de la société — ont été confrontés à des licenciements liés à la liquidation judiciaire. Le calendrier des procédures judiciaires et la recherche d’éventuels repreneurs détermineront l’évolution de ces situations individuelles et du projet global.

Un projet stratégique mais dépendant du montage financier

Le dossier illustre la dépendance des plans publics de transition énergétique aux montages financiers privés. Ici, un projet local aux ambitions affichées s’est trouvé fragilisé par l’effondrement successif d’un actionnaire majoritaire et du retrait d’un fonds d’investissement.

Sans nouvelles annonces publiques de la mairie ou d’un repreneur, le statut opérationnel du chantier sur la base sous-marine reste suspendu aux décisions à venir des acteurs financiers et judiciaires. Le calendrier municipal — élection et mandat mentionnés allant de 2020 à 2026 — continue de servir de cadre aux objectifs, mais la réalisation concrète dépendra désormais de la capacité à reconstruire un partenariat industriel et financier viable.

Parlons Politique

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