« Je souhaite que le début du prochain mandat municipal puisse se faire dans la plus grande des simplicités. » En clôturant le 107e congrès des maires de France, qui s’est achevé à Paris le 20 novembre, le Premier ministre Sébastien Lecornu a cherché à répondre aux préoccupations quotidiennes des élus locaux. Son intervention a adopté un ton de terrain, mais n’a pas apporté de précisions sur deux dossiers majeurs de l’automne : la décentralisation et le budget 2026.
Un discours d’ancien élu et une promesse de simplification
Ancien maire de Vernon (Eure), M. Lecornu a prononcé un discours présenté par son entourage « dans une volonté d’apaisement ». Il a annoncé l’adoption, « d’ici à Noël, d’un premier méga‑décret » destiné à réduire la charge réglementaire pesant sur les communes.
Ce texte — selon les éléments donnés par le Premier ministre — comportera « 30 mesures », puis « 70 entre janvier et février 2026 ». La formulation laisse entendre un plan en deux temps : un volet immédiat avant les fêtes, suivi d’un second train de mesures en ouverture d’année. Le chef du gouvernement a insisté sur l’impact concret attendu de ces mesures pour les élus locaux.
Des exemples concrets et des mesures perçues comme symboliques
Pour illustrer ces annonces, Sébastien Lecornu a égrené plusieurs propositions qu’il considère comme des allègements administratifs du quotidien. Parmi elles figurent la réduction des délais de la commission départementale d’aménagement commercial (CDAC) et l’autorisation de tenir sa réunion en visioconférence, une mesure qualifiée par le Premier ministre de « révolutionnaire ».
Il a également évoqué la suppression de l’obligation de contrôle bimensuel des incinérateurs et la suppression de l’obligation annuelle de vidange des piscines municipales. Cette dernière proposition a suscité une réaction manifeste dans la salle : une « satisfaction bruyante », selon le compte rendu de l’intervention.
Ces exemples traduisent la volonté affichée de s’attaquer à ce que M. Lecornu a décrit comme des « rigidités » administratives affectant « la vie quotidienne des 500 000 ou 600 000 élus locaux du pays ». L’échelle chiffrée — l’écart entre 500 000 et 600 000 — reflète l’expression orale tenue lors du congrès et souligne la portée nationale recherchée par le gouvernement.
Des réponses partielles sur les dossiers majeurs
Malgré ces annonces de simplification, le Premier ministre n’a pas apporté de précisions sur deux sujets qui restent prioritaires pour de nombreux maires : le contenu exact des mesures de décentralisation et l’orientation du budget pour 2026. Ces dossiers, qualifiés dans le texte d’« brûlants », demeurent, à ce stade, sans calendrier ou modalités détaillées présentés au congrès.
Plusieurs élus présents ont salué l’effort de « retour au terrain » et l’intention de réduire certaines obligations techniques. D’autres ont souligné le besoin d’engagements plus concrets sur le financement des communes et la répartition des compétences entre l’État et les collectivités.
En somme, le discours de clôture a voulu rassurer en affichant des mesures concrètes de simplification administrative. Il a toutefois laissé en suspens les grandes orientations politiques et financières qui structurent la gouvernance locale pour les mois à venir.
Le calendrier annoncé — un premier méga‑décret avant Noël, puis un second ensemble de mesures entre janvier et février 2026 — fixe une temporalité. Reste à voir comment ces textes seront précisées, mises en consultation et traduites en décrets opérationnels applicables aux communes.





