« Il n’était coupable que d’être mon frère. Il était bon, droit, sincère. Il avait la vie devant lui. »
Cette déclaration, prononcée par Amine Kessaci au sujet de son frère Mehdi, tué le 13 novembre à Marseille, a été diffusée dans un enregistrement audio publié le 22 novembre. Très ému, Amine a demandé que le nom de Mehdi soit conservé : « Retenez son nom, faites-le retenir ou murmurez-le. Ne laissez pas tomber dans l’oubli et une seconde mort. Nous parlons parce que nous savons que le silence tue. »
Un hommage massif au rond‑point Claude‑Darcy
Plus de 6 000 personnes se sont rassemblées sur le lieu du drame, au rond‑point Claude‑Darcy, pour rendre hommage au jeune homme de 22 ans. Entre slogans — « Justice pour Mehdi ! » — et minutes de silence, la mobilisation a pris la forme d’un hommage collectif visant à exprimer la douleur des proches et la colère de la communauté.
La présence d’un public nombreux a souligné l’ampleur de l’émotion suscitée par la mort de Mehdi. Des proches et des habitants ont alterné prises de parole, chants et instants de recueillement, réclamant à la fois vérité et réparation pour la famille.
Les mots d’une mère et l’appel aux autorités
La mère d’Amine et de Mehdi a fait lire une lettre dans laquelle elle réclame justice et appelle les pouvoirs publics à prendre la mesure de la situation. « Il faut que ça s’arrête pour toutes les familles frappées par ce fléau. Je demande la justice et la paix. (…) Je demande au gouvernement de prendre la mesure de tout ce qu’il se passe. Il est temps », peut‑on lire dans la lettre dont la fin a été lue par Mme Sabrina Agresti‑Roubache, qualifiée dans le communiqué de proche d’Emmanuel Macron.
Ces mots traduisent une demande forte de la famille et des participants : que les autorités apportent des réponses rapides et significatives face à la violence qui a conduit à la mort du jeune homme.
Une enquête ouverte et des pistes explorées
Pour l’heure, les services d’enquête n’écartent aucune hypothèse. Les investigateurs travaillent à identifier le commando de tueurs ayant été impliqué dans le meurtre. Selon les éléments communiqués, la piste d’un commanditaire détenu en prison figure parmi les scénarios « privilégiés », sans que cette information ne signifie qu’un lien déterminant ait déjà été établi.
Les autorités précisent que l’enquête est en cours et que plusieurs axes d’investigation sont poursuivis simultanément. Aucune arrestation ou mise en examen n’a été mentionnée dans les éléments publics cités lors des prises de parole.
Réactions et contexte local
Le rassemblement a pris une dimension à la fois locale et symbolique : familles, voisins et associations se sont mobilisés pour marquer leur soutien et dénoncer une violence perçue comme récurrente. Les manifestations de ce type sont destinées à maintenir la pression médiatique et judiciaire afin que l’affaire ne sombre pas dans l’oubli.
Les proches ont insisté sur la nécessité de ne pas réduire Mehdi à la seule circonstance de sa mort, mais de rappeler qu’il était un jeune homme dont la vie a été interrompue. Cette volonté de mémoire nourrit les demandes de clarté autour des responsabilités et des causes de l’attaque.
Ce qui reste à établir
De nombreuses questions demeurent ouvertes : l’identité précise des auteurs, les motivations qui ont conduit à cet assassinat et la nature exacte des liens éventuels entre les exécutants et un commanditaire supposé. Les autorités judiciaires et policières restent en charge des investigations et n’ont pas communiqué d’éléments définitifs à ce stade.
La famille, elle, multiplie les appels au souvenir et à la justice, cherchant à transformer le deuil en exigence de réponses. Le déroulement de l’enquête et ses conclusions seront déterminants pour faire la lumière sur les responsabilités et pour répondre aux attentes exprimées lors du rassemblement.
Aucun nouveau calendrier ni détail judiciaire supplémentaire n’a été annoncé publiquement lors de la diffusion de l’enregistrement et des hommages.





