Jérôme Durain élu président de Bourgogne-Franche-Comté : PS-EELV majoritaire, RN abstenu, enjeux territoriaux et sociaux à gérer

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Le sénateur de Saône‑et‑Loire Jérôme Durain a été élu président du conseil régional de Bourgogne‑Franche‑Comté le 5 septembre, succédant à Marie‑Guite Dufay. Soutenu par la majorité PS‑EELV, il a obtenu 54 voix sur 71 votants tandis que le Rassemblement national s’est abstenu, et son arrivée relance les tensions sur l’équilibre entre Bourgogne et Franche‑Comté. À 56 ans, reconnu pour son travail sur la sécurité et co‑auteur d’une loi contre le narcotrafic, Durain hérite d’enjeux territoriaux et sociaux majeurs pour son mandat.

Le sénateur de Saône‑et‑Loire Jérôme Durain (Parti socialiste) a été élu président du conseil régional de Bourgogne‑Franche‑Comté vendredi 5 septembre. Son élection, annoncée comme prévisible, intervient après la démission de la socialiste Marie‑Guite Dufay, qui dirigeait la région depuis 2008 puis la région fusionnée depuis 2015.

Les résultats du scrutin

Sur les 100 élus régionaux, 71 ont pris part au vote. Jérôme Durain a obtenu 54 voix et a ainsi réuni la majorité nécessaire pour être élu. Le Rassemblement national, qui dispose de 18 conseillers régionaux, avait choisi de ne pas participer au scrutin.

Une rupture possible de l’équilibre territorial

L’alternance à la tête de la région suscite des remarques sur l’équilibre entre les deux anciennes collectivités fusionnées en 2015. Marie‑Guite Dufay, 76 ans, était élue de la Franche‑Comté tandis que le siège de l’assemblée régionale restait en Bourgogne. Jérôme Durain, élu de Saône‑et‑Loire et donc issu de la Bourgogne, voit son arrivée au palais régional perçue par des oppositions comme susceptible de rompre cet équilibre institutionnel.

Cette préoccupation était déjà présente lors de la fusion des deux régions, qui avait provoqué de vifs débats locaux. La récente désignation de M. Durain accentue ces tensions politiques au sein de l’assemblée régionale, même si la majorité socialiste et écologiste, dont il est issu, conserve l’essentiel des leviers décisionnels.

Parcours politique et image publique

Agé de 56 ans, Jérôme Durain est présenté comme un élu de longue date de la région. Il est conseiller régional depuis 2010 et a été réélu en 2015 sur la liste de Marie‑Guite Dufay, prenant ensuite la présidence du groupe majoritaire. Souvent surnommé « bébé Montebourg » en raison de son lien politique avec Arnaud Montebourg, il a aussi exercé un mandat de sénateur.

En 2014, à 45 ans, il est devenu le premier sénateur de gauche élu en Saône‑et‑Loire depuis 1986. Réélu en 2020, il s’est imposé au sein du groupe socialiste au Sénat comme un spécialiste des questions de sécurité, ce qui lui a valu le surnom de « M. Sécurité ».

Implication législative et visibilité nationale

Jérôme Durain a co‑rédigé, avec le sénateur Les Républicains Étienne Blanc, une proposition de loi présentée en 2024 visant, selon le texte cité, à « sortir la France du piège du narcotrafic ». La loi issue de ce travail a été promulguée le 13 juin 2025 et a reçu, d’après les comptes rendus parlementaires mentionnés, une large adoption au Parlement. Cette initiative législative a largement contribué à accroître sa visibilité médiatique.

Cette exposition publique s’est accompagnée de distinctions : il a été élu « sénateur de l’année 2024 », formule de reconnaissance parlementaire et médiatique. Pressenti pour succéder à Patrick Kanner à la tête du groupe des sénateurs socialistes, il a toutefois dû se conformer aux règles sur le cumul des mandats et démissionner du Sénat pour exercer son mandat exécutif régional.

Enjeux pour la nouvelle présidence

La présidence de Jérôme Durain s’ouvre sur plusieurs défis identifiés par les acteurs locaux : maintenir l’équilibre territorial entre Bourgogne et Franche‑Comté, porter les priorités de la majorité régionale et gérer les attentes sur des thématiques sécuritaires et sociales sur lesquelles il s’est déjà distingué au niveau national. Les oppositions ont d’ores et déjà souligné le risque d’un recentrage bourguignon des décisions tandis que la majorité mettra en avant la continuité des politiques engagées.

Sans proposer d’ajouts factuels non présents dans les documents transmis, cet état des lieux traduit les lignes de fracture et les atouts qui marqueront vraisemblablement le début du mandat de M. Durain à la tête de Bourgogne‑Franche‑Comté.

Parlons Politique

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