Un centre équestre, un cimetière et quelques villas avec piscine, entourés par la garrigue : voici le Mas Bresson, à Perpignan. L’endroit apparaît comme un îlot de verdure coincé entre l’autoroute et la ville. Fréquenté par des centres aérés et apprécié des touristes en quête de calme, ce site accueille désormais un projet qui fait débat. La municipalité et un entrepreneur privé veulent le transformer, soulevant des interrogations sur l’aménagement et la réglementation.
Un projet ambitieux porté par la mairie
Depuis 2023, le maire de Perpignan, Louis Aliot (RN), soutient l’initiative de Bruno Granja, entrepreneur. Celui-ci souhaite créer au Mas Bresson un parc d’attractions consacré au cinéma, à l’animation et au jeu vidéo. Le projet vise à diversifier l’offre touristique et à attirer de nouveaux visiteurs dans la région. Mais, malgré l’appui du maire, il a rencontré des obstacles administratifs et politiques lors des étapes de planification.
Un projet écarté du PLUi adopté le 10 juillet
Le 10 juillet, la communauté urbaine Perpignan Méditerranée Métropole a validé son plan local d’urbanisme intercommunal (PLUi) pour les quinze années à venir. Ce document fixe les zones constructibles et les grandes orientations d’aménagement. Or, le parc du Mas Bresson n’y figure pas. Louis Aliot était absent au moment du vote.
L’absence du projet dans le PLUi signifie qu’il n’a pas été reconnu comme opération soutenue par le schéma intercommunal. Sans ce statut, la conversion des terres en zones constructibles devient très difficile, au moins à court terme.
Contraintes légales et débat sur l’artificialisation
Ce refus s’inscrit dans un cadre législatif strict. La loi « zéro artificialisation nette », adoptée en 2023, limite fortement les surfaces constructibles. Pour la métropole, le quota total autorisé sur quinze ans est de 115 hectares. Dans ce contexte, les 60 hectares nécessaires au parc auraient représenté une part disproportionnée de l’enveloppe disponible.
Jean-Paul Billès, maire de Pézilla-la-Rivière et responsable du PLUi, a expliqué ce choix. « Ajouter 60 hectares, ce n’était pas seulement risqué juridiquement. C’était suicidaire », a-t-il déclaré. Pour lui, la fragilité juridique et le risque de contentieux rendaient l’intégration impossible.
Conséquences et incertitudes
L’absence du parc dans le PLUi plonge le projet dans une zone d’incertitude. Sans modification du document intercommunal ni solution alternative conforme à la loi, sa faisabilité apparaît compromise. La question illustre plus largement la difficulté de concilier ambitions économiques et protection des sols dans une région où l’artificialisation est strictement encadrée.
En attendant, le Mas Bresson reste un lieu vivant. Il accueille centres aérés, habitants et touristes, tout en conservant son identité paysagère. Toute évolution devra composer avec deux contraintes majeures : l’acceptabilité locale et le respect des règles d’urbanisme et d’environnement. L’avenir du projet dépendra des décisions futures de la métropole et de ses promoteurs. Pour l’heure, l’exclusion du PLUi adopté le 10 juillet rend son destin incertain.