Martinique — À la Fondation Clément, l’exposition Aux origines de la Caraïbe valorise héritages Taïnos et Kalinagos et réaffirme la mémoire autochtone

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À la Fondation Clément, l’exposition « Aux origines de la Caraïbe. Taïnos et Kalinagos », ouverte jusqu’au 15 mars 2026, explore la continuité des héritages autochtones des Petites Antilles. Le vernissage, marqué par la présence d’Anette Sanford, cheffe kalinago de la Dominique, a réaffirmé la visibilité culturelle et mémorielle des communautés précolombiennes face aux récits coloniaux.

« L’exposition d’aujourd’hui apporte la preuve tangible que notre histoire n’est pas un vestige du passé, mais un héritage vivant », a déclaré Anette Sanford, cheffe de la communauté Kalinago de l’île de la Dominique, lors de son allocution pour l’ouverture de l’exposition « Aux origines de la Caraïbe. Taïnos et Kalinagos », samedi 13 décembre, à la Fondation Clément, en Martinique.

Une ouverture symbolique à la Fondation Clément

Le vernissage, décrit comme une cérémonie en grande pompe, a réuni des invités de marque parmi lesquels la cheffe Anette Sanford. Coiffée d’une parure amérindienne faite de plumes d’oiseaux d’Amazonie, elle avait fait le déplacement depuis son île natale voisine de la Martinique. L’exposition, qui se tient à la Fondation Clément, doit rester ouverte au public jusqu’au 15 mars 2026.

Sanford, âgée de 42 ans et élue par sa tribu en 2024, a pris la parole pour rappeler la continuité culturelle entre les communautés autochtones des Petites Antilles et les sociétés contemporaines. Sa présence physiquement marquante — tenue traditionnelle et discours — a été présentée par les organisateurs comme un signe fort de reconnaissance et de visibilité pour les Kalinagos.

Un héritage vivant : Taïnos et Kalinagos

L’exposition porte explicitement sur les origines de la Caraïbe, en mettant en regard Taïnos et Kalinagos. Elle affirme, selon ses commissaires, la persistance d’un héritage autochtone malgré les ruptures historiques liées à la colonisation. Les premiers habitants de l’île, disparus il y a trois siècles au début de l’époque coloniale, ont laissé des traces matérielles et immatérielles encore visibles aujourd’hui, souligne le communiqué de la manifestation.

La Dominique abrite, selon le texte du vernissage, l’une des dernières communautés précolombiennes des Petites Antilles. Reléguée depuis 1903 dans une réserve isolée, cette communauté est décrite comme peuplée de 3 000 âmes. Ces chiffres et cette chronologie ont été rappelés lors de l’événement pour situer l’histoire locale dans une temporalité longue, marquée par les transferts forcés et les politiques de réserves au tournant du XXe siècle.

Portée culturelle et questionnements

La tenue publique de la cheffe et son discours ont servi à mettre en lumière plusieurs enjeux. D’une part, la visibilité culturelle : proposer au public martiniquais et aux visiteurs de la Fondation Clément des éléments de connaissance et de reconnaissance des communautés autochtones de la région. D’autre part, la dimension mémorielle : rappeler que l’histoire coloniale a transformé les sociétés insulaires, sans pour autant effacer entièrement les héritages premiers.

Les organisateurs ont présenté l’exposition comme une occasion d’observer objets, traces et récits qui attestent de cette continuité. Le caractère exemplaire de la venue d’Anette Sanford a été souligné par les commissaires, qui voyaient dans sa présence un pont entre une communauté insulaire encore vivante et le public martiniquais.

Sans prétendre à l’exhaustivité, l’événement marque une étape dans la mise en valeur des cultures précolombiennes des Petites Antilles. Il pose aussi des questions sur la manière dont ces histoires sont racontées au public contemporain, sur la place des communautés autochtones dans ces récits et sur la responsabilité des institutions culturelles dans cette mise en visibilité.

Au terme de la journée d’ouverture, le message de la cheffe sonnait comme un rappel : les héritages autochtones ne sont pas de simples vestiges muséographiques, mais des lignes de mémoire et de vie qui traversent le présent. L’exposition reste accessible au public jusqu’au 15 mars 2026, offrant le temps d’examiner ces histoires et d’en débattre.

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