Maurice Gironcel, 77 ans et figure historique de la gauche réunionnaise, voit sa carrière politique menacée après une condamnation pénale prononcée à Paris. Secrétaire général du Parti communiste réunionnais (PCR) et maire de Sainte‑Suzanne depuis 1993, il est désormais frappé par une peine qui compromet sa participation aux scrutins municipaux prévus en mars 2026.
La condamnation et ses conséquences judiciaires
Le 25 septembre, le tribunal correctionnel de Paris a condamné Maurice Gironcel à une peine globale comprenant « cinq ans de prison, dont trois ans avec sursis, cinq ans d’inéligibilité avec exécution provisoire et 60 000 euros d’amende ». Ces condamnations concernent des faits qualifiés de « favoritisme », « participation à une entente » et « corruption passive d’agent public », liés à des marchés publics portant sur l’électrification rurale.
La mention d’une « exécution provisoire » signifie que certaines mesures de la décision peuvent être appliquées immédiatement, y compris l’inéligibilité. Sur le plan politique, cette configuration rend difficile, sinon impossible, une candidature pour les municipales de mars 2026, date à laquelle les électeurs de Sainte‑Suzanne seront appelés à renouveler ou confirmer leur équipe municipale.
Les faits jugés et le déroulement du procès
Le procès s’est tenu du 21 au 27 mai. Il visait des marchés publics qui, selon l’acte d’accusation, auraient été truqués dans le cadre de l’électrification rurale à La Réunion. Le Parquet national financier (PNF) avait pris en charge les poursuites alors que Maurice Gironcel exerçait la présidence du syndicat intercommunal d’électricité de La Réunion (Sidélec).
Outre M. Gironcel, le tribunal a condamné le directeur général des services du Sidélec, trois chefs d’entreprise et une société en tant que personne morale. Le procès a donc abouti à des décisions touchant à la fois des responsables publics et des acteurs privés impliqués dans ces marchés.
Un parcours politique de longue date confronté à une rupture
Maurice Gironcel est présenté comme une « figure emblématique de la gauche » à La Réunion. Élu maire de Sainte‑Suzanne en 1993, il a exercé ce mandat pendant plusieurs décennies, cumulant une très longue expérience locale et un important ancrage politique. La condamnation du 25 septembre représente une rupture significative dans un parcours public de plus de quarante années.
La décision judiciaire apporte une sévérité notable par la combinaison d’une peine d’emprisonnement, d’une lourde amende et d’une inéligibilité de cinq ans. Ces éléments posent immédiatement la question de la gouvernance municipale et du calendrier politique dans la commune concernée, sans préjuger des éventuelles voies de recours qui pourraient être engagées par les parties condamnées.
Enjeux locaux et cadre institutionnel
L’affaire porte sur des marchés d’électrification rurale, un domaine soumis à des procédures publiques spécifiques et à des contrôles. La condamnation de responsables du syndicat intercommunal d’électricité et d’entrepreneurs met en lumière les risques de dérives lorsque des marchés sont attribués en dehors des règles de la commande publique.
Sur le plan institutionnel, la présence du Parquet national financier signale que l’enquête et les poursuites relevaient d’un volet économique et financier jugé suffisamment sérieux pour mobiliser cette instance spécialisée. Le jugement de septembre résulte du procès qui s’est déroulé en mai, puis s’est soldé par des condamnations prononcées le 25 septembre.
Cadre factuel et limites de l’information
Les éléments repris ici reposent strictement sur les faits mentionnés lors du procès et sur la décision rendue le 25 septembre. Le dossier implique plusieurs condamnations pour des faits de favoritisme, d’entente et de corruption passive, ainsi que la condamnation de personnes morales et physiques impliquées dans les marchés concernés.
Certains éléments procéduraux, comme d’éventuels recours ou appels, ne sont pas précisés dans le compte rendu initial et n’ont pas été ajoutés ici. Le texte préserve les dates, montants et libellés des infractions tels qu’ils ont été présentés lors du jugement.
La condamnation change la donne politique et administrative pour la commune de Sainte‑Suzanne et le syndicat Sidélec, en interrompant la trajectoire d’un élu de longue date et en entraînant des conséquences juridiques immédiates pour les personnes condamnées.