Mayotte — Kawéni, un an après Chido : sécuriser et réparer les cases en tôle plutôt que les raser, faute de moyens pour reconstruire

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À Kawéni (Mayotte), un an après le cyclone Chido, Zarianty Mifthou vit encore dans un banga provisoire aux chevrons fendus et à la toiture qui fuit. L’architecte Rémi Noulin et l’association Actes et cités procèdent à des réparations d’urgence, mais l’absence de moyens empêche toute reconstruction durable.

Dans sa case en tôle du quartier tout en pente de Mahabourini, dans le grand bidonville de Kawéni à Mayotte, Zarianty Mifthou, 26 ans, montre le chevron de bois fendu sur lequel reposent des tôles ajourées. C’était mercredi 3 décembre 2025 lorsqu’elle a reçu la visite du journaliste, un an après le cyclone Chido qui a démantelé le banga en décembre 2024.

Reconstruit à la hâte pour abriter la mère de Zarianty et six enfants, l’abri reste fragile et la toiture laisse désormais passer l’eau à la moindre pluie. Un autre chevron, rafistolé, sert de jambe d’appui à la maigre charpente, signe visible de réparations provisoires et d’une résistance structurelle compromise.

Diagnostic technique et interventions sur place

À côté de grands sauts stockant de l’eau, précieuse et rare dans cet environnement, le jeune architecte Rémi Noulin sort son mètre ruban pour prendre les mesures nécessaires. Membre de l’association Actes et cités, il effectue un diagnostic de première urgence avant toute réparation plus conséquente.

Son constat est succinct et sans surprise : il faudra changer et consolider les pièces de bois et ajuster les tôles. Ces opérations répondent à un besoin de sécurité immédiat mais restent limitées par les moyens financiers des habitants et par la disponibilité des matériaux sur place.

Fragilité des logements et contraintes financières

« J’aimerais bien mettre des briques », confie Zarianty, consciente de la fragilité de la structure et du caractère précaire de l’habitation. Elle ajoute ensuite : « Je n’ai pas les moyens. » Ces deux phrases résument la difficulté récurrente pour de nombreuses familles de Kawéni : transformer un abri provisoire en logement durable sans ressources suffisantes.

Le terme banga, ici employé pour désigner la case en tôle qui sert d’habitation, renvoie à des constructions improvisées dont la stabilité est souvent précaire face aux intempéries. Un an après le passage du cyclone Chido (décembre 2024), la reconstruction sur ce site reste sommaire et les réparations visibles témoignent d’une reprise partielle des activités quotidiennes mais non d’une remise à niveau complète des logements.

La présence d’associations locales, comme Actes et cités, montre l’existence d’un appui technique sur le terrain, mais aussi les limites de cet accompagnement lorsqu’il s’agit de financer des rénovations plus lourdes ou de remplacer des matériaux par des solutions durables.

Sur place, les priorités sont claires : sécuriser la charpente pour éviter des effondrements, remplacer les éléments de bois pourris ou fendus, et ajuster les tôles pour limiter les infiltrations. Tant que ces réparations resteront incomplètes, les ménages continueront de subir les conséquences des pluies et l’incertitude liée à la tenue des toitures.

Le témoignage de Zarianty et l’intervention technique de Rémi Noulin illustrent une difficulté partagée : la coexistence d’un besoin urgent de réparations et d’un manque de moyens pour réaliser des travaux pérennes. Les images de chevrons fendus et de tôles ajourées témoignent de cette réalité matérielle, difficile à effacer en peu de temps.

Sans chiffres supplémentaires ni informations officielles sur des plans de relogement ou d’aide spécifique pour la zone de Kawéni, le constat local reste centré sur l’urgence et le provisoire. La situation de cette famille, comme celle d’autres ménages du bidonville, montre combien la transition entre réparation sommaire et reconstruction durable dépendra de ressources financières et d’un accompagnement soutenu.

Parlons Politique

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