Un an après le passage du cyclone tropical Chido, qui a touché le nord de Mayotte le 14 décembre 2024, les traces du passage de la tempête restent visibles et le traumatisme, omniprésent. Les vents dépassant les 200 km/h et des précipitations intenses ont provoqué un bilan officiel d’au moins 40 morts et 41 disparus, des milliers de personnes sans-abri et des dégâts évalués à « plusieurs centaines de millions d’euros ». Les cicatrices matérielles et sociales se lisent encore dans le paysage urbain et côtier.
Des ravages qui sautent aux yeux à l’approche de Mamoudzou
En approchant de Mamoudzou par la route menant au pont de la barge qui relie Petite-Terre à Grande-Terre, l’ampleur des destructions apparaît immédiatement. Les pontons, délabrés et en proie à la rouille, témoignent d’une activité touristique durablement freinée. Des silhouettes d’épaves se découpent à l’horizon : des coques retournées flottent entre deux eaux dans la rade.
Ces carcasses de bateaux ont, pendant plusieurs semaines, servi de terrain de jeu improvisé pour des groupes d’enfants qui s’y retrouvaient encore « jusqu’au 8 décembre ». Le chantier d’enlèvement de ces épaves vient tout juste de commencer, laissant planer des questions sur la sécurité et l’impact environnemental tant que les opérations ne sont pas achevées.
Bâtiments effondrés, institutions contraintes et bidonvilles reconstruits
Sur le front de mer, plusieurs immeubles à étages apparaissent décoiffés : les tôles des toitures sont pliées ou arrachées. Au sommet d’une colline, les services de la préfecture restent abrités sous des bâches, signe d’une remise en état inachevée.
Le tribunal judiciaire de Mamoudzou illustre la difficulté de la reprise : seule une partie de l’édifice a été rendue à l’usage, environ un tiers de la surface ayant été récupérée. Selon le récit des administrations locales, des greffiers se retrouvent à travailler à six dans un même bureau, situation qui complique le fonctionnement des services judiciaires et allonge les délais de traitement des dossiers.
Non loin de là, le grand bidonville de Kawéni présente un paysage contrasté. Les « bangas » — habitations légères — ont été reconstruits en quelques semaines grâce à la force d’une énergie collective et à l’urgence du besoin d’abri. Les tôles bleues, grises et rouges qui recouvrent ces constructions provisoires dominent désormais le paysage, rappelant la précarité persistante et l’ampleur du chantier de reconstruction.
Bilan humain et défis de la reconstruction
Le bilan humain et matériel du cyclone Chido, tel que rapporté par les autorités, reste lourd : au moins 40 morts, 41 personnes disparues, des milliers de sans-abri et des pertes estimées à plusieurs centaines de millions d’euros. Les vents enregistrés ont dépassé les 200 km/h, ce qui explique l’étendue des dommages aux infrastructures, aux habitations et au littoral.
Au-delà des chiffres, la crise se traduit par des effets concrets sur la vie quotidienne : relogement provisoire de nombreuses familles, bureaux administratifs surchargés, équipements publics partiellement hors d’usage et lenteur des travaux de dépollution et d’enlèvement des épaves. Le retour à une situation stable dépendra du rythme des réparations et des financements mobilisés pour la reconstruction.
À Mamoudzou comme dans les communes voisines, les habitants tentent de retrouver une routine tandis que subsistent des points noirs. Les infrastructures touristiques et portuaires endommagées freinent déjà la reprise économique, et la visibilité des dégâts alimente un sentiment persistant d’urgence.
Un souvenir vif et des questions ouvertes
Les images de tôles arrachées, d’épaves et de bâches couvrant des bâtiments officiels sont autant de rappels que la reconstruction reste inachevée. Le souvenir du 14 décembre 2024 demeure vif dans les esprits, et les besoins en hébergement, en réparation d’infrastructures et en soutien administratif et social restent importants.
Sans annonces publiques récentes détaillant l’avancement des travaux ou la répartition précise des financements, plusieurs interrogations persistent sur le calendrier et l’ampleur de la remise en état complète. Pour les habitants, la priorité immédiate reste le retour à des conditions de vie sécurisées et la stabilisation des services publics affectés par la catastrophe.





