En pleine tournée de promotion pour son livre Journal d’un prisonnier (Fayard, 216 pages, 20,90 euros), Nicolas Sarkozy s’est rendu à Menton (Alpes‑Maritimes) vendredi 12 décembre après‑midi, où son fils Louis Sarkozy est candidat aux élections municipales de 2026.
Un déplacement présenté comme « visite de famille »
Selon Louis Sarkozy, cité par Nice‑Matin, il ne s’agissait « absolument pas d’une séquence politique mais d’une “visite de famille” ». Sur place, pourtant, l’après‑midi a pris l’allure d’une opération publique : file d’attente devant la librairie, discours improvisés et présence visible de militants venus assister à la séance de dédicace.
La file s’étirait sur l’avenue Félix‑Faure. Principalement composée de retraités, elle comportait aussi quelques employés se disant venus « montrer leur soutien » à l’ancien chef de l’État (2007‑2012) et obtenir une dédicace de Journal d’un prisonnier.
Contrôle des médias et accès restreint
L’événement a été marqué par un filtrage des médias. Plusieurs titres, dont Le Monde et Libération, ont été interdits d’accès « sans aucune explication », selon les journalistes présents et des témoins. Cette mesure a renforcé le caractère encadré de la visite et contribué à la tension entre organisateurs et presse.
Les délégations locales et les équipes de sécurité ont géré les flux autour de la librairie, limitant les approches et contrôlant l’accès à la zone de signature. Le format de la rencontre — dédicace publique dans un espace clos — a facilité ce type de filtrage.
Le livre et le contexte judiciaire
Journal d’un prisonnier relate les vingt jours que Nicolas Sarkozy a passés au centre pénitentiaire de la Santé, à Paris, après sa condamnation en première instance dans l’affaire des financements libyens de sa campagne présidentielle de 2007. Le récit constitue le fil conducteur de la tournée de promotion qui l’a mené à Paris, Marseille, Cannes et, plus récemment, Menton.
Les séances de dédicace précédentes avaient déjà rassemblé des groupes de partisans. À Paris, à Marseille et à Cannes, plusieurs militants s’étaient déplacés pour manifester leur appui à l’ancien président lors de rencontres similaires.
Des soutiens affichés, des motifs variés
Parmi les personnes présentes à Menton, certains ont expliqué venir surtout pour saluer l’homme plutôt que pour soutenir un programme politique. « Je suis juste un homme qui vient serrer la main à un autre homme », a déclaré Frédéric Barral, 61 ans, agent immobilier à Menton.
D’autres ont formulé un soutien plus engagé. « Il a peut‑être des casseroles, mais notre présence vaut soutien », ont affirmé Étienne et Nathalie Nicolas, un couple de sexagénaires récemment installés dans la ville, venus de Bourgogne.
Certaines personnes dans la file n’étaient pas informées de la présence du fils de l’ancien président. « Ah bon, il y a le fils ? », a lancé une témoin surprise, illustrant que la dynamique de la rencontre n’était pas uniforme parmi les participants.
La coïncidence entre la campagne locale de Louis Sarkozy et la promotion du livre de son père a alimenté l’attention médiatique. Sans présumer des intentions des organisateurs, la proximité temporelle des deux événements renforce l’interprétation politique que certains observent.
Un rendez‑vous sous haute surveillance
Sur le plan logistique, la séance de dédicace a été organisée de manière à limiter les incidents. Les contrôles d’accès et la sélection des médias autorisés ont contribué à maintenir un déroulement sans débordement apparent. Pour autant, ces mêmes mesures ont suscité des critiques sur la transparence de la rencontre.
Les témoignages recueillis sur place décrivent une atmosphère mêlée d’enthousiasme et de curiosité, ponctuée de remarques critiques chez certains passants. Les prises de parole et les échanges se sont principalement concentrés autour du livre et du statut de l’ancien chef de l’État.
La présence de Nicolas Sarkozy à Menton, dans le cadre de la promotion de Journal d’un prisonnier, illustre la manière dont un ouvrage autobiographique et un agenda familial peuvent se croiser avec des enjeux politiques locaux. Les réactions locales, variées, témoignent d’un paysage publicitaire et médiatique attentif à ces croisements.





