La voie semble dégagée pour un troisième mandat. Mercredi 15 octobre, Johanna Rolland, maire (Parti socialiste, PS) de Nantes et présidente de Nantes Métropole, a scellé une liste d’union avec les écologistes dès le premier tour des élections municipales. En 2020, les deux listes avaient fusionné entre les deux tours.
Le vote des militants écologistes locaux, organisé mardi, a largement validé cette stratégie d’alliance : 81,2 % des personnes interrogées ont approuvé l’accord. Ce résultat, présenté comme un plébiscite par les soutiens de la majorité, concrétise une entente qui s’est construite ces derniers mois autour de convergences politiques et d’ajustements de positions.
Un accord scellé dès le premier tour
L’union, décidée pour être actée dès le premier tour, marque une progression par rapport au dispositif de 2020, lorsque les listes s’étaient rapprochées entre les deux tours. Les partenaires ont choisi de s’engager sur une candidature commune, afin d’éviter une recomposition ultérieure et d’afficher une ligne partagée aux électeurs dès l’ouverture de la campagne.
Pour les écologistes locaux, le choix d’entériner l’alliance a été qualifié de « choix très fort » par la maire de Nantes. Le résultat du vote interne (81,2 %) traduit, selon les promoteurs de l’accord, un large soutien militant à la formule d’union proposée par la tête de liste socialiste.
Positions rapprochées et concessions mutuelles
Plusieurs dossiers ont contribué à rapprocher les partenaires. Jusqu’alors très prudente sur le réaménagement de l’aéroport de Nantes‑Atlantique, Johanna Rolland a, selon le communiqué de la maire, posé pour la première fois la question de la « régulation du trafic » au nom de la santé des riverains, adoptant une posture proche de celle des écologistes.
Autre point de convergence : la condamnation d’un projet porté par l’État visant la construction d’un centre de rétention administrative à Nantes. Le texte indique que cette position a également satisfait les alliés écologistes. Une formule présente dans le dossier, « Une ville qui assume l’accueil inconditionnel des exilés », est citée sans attribution explicite dans le texte fourni.
Sur le volet social et des mobilités, la majorité municipale et ses partenaires écologistes annoncent l’élargissement de la gratuité des transports en commun pour les personnes les plus démunies via l’extension de la tarification solidaire. Aujourd’hui, 30 000 personnes bénéficient de la gratuité ; demain, ce seront 15 000 usagers supplémentaires, précise l’équipe municipale. Le coût annuel de cette extension est chiffré à 700 000 euros par an.
Cette mesure a été présentée publiquement par Johanna Rolland aux côtés de Marie Vitoux, adjointe et cheffe de file écologiste. Les élus insistent sur la combinaison d’objectifs sociaux (réduction des dépenses contraintes pour les ménages précaires) et environnementaux (incitation à l’usage des transports en commun), même si le texte ne détaille pas ici l’ensemble des modalités de mise en œuvre.
La rapproché des positions s’est faite en apparence par concessions mutuelles : les écologistes obtiennent des engagements concrets sur la régulation du trafic aérien et sur des mesures sociales favorisant l’accès aux transports, tandis que la majorité socialiste conserve la tête de liste municipale et la présidence de Nantes Métropole sous la conduite de Johanna Rolland.
Sur certaines formulations et points de détail (attribution précise de certaines citations, calendrier de mise en œuvre des mesures, ou modalités techniques de la régulation du trafic aéroportuaire), le dossier communiqué reste lacunaire. Ces éléments devraient être précisés au fil de la campagne et dans les documents programmatique publiés par la liste d’union.
Au plan politique, cet accord précoce vise à offrir une alternative consolidée face aux autres forces locales avant l’ouverture effective de la campagne électorale. Le dispositif d’union dès le premier tour réduit la marge de manœuvre pour d’éventuels concurrents souhaitant capter l’électorat écologiste ou socialiste.
Enfin, si le vote interne des militants écologistes et les annonces publiques dessinent une dynamique favorable à la majorité municipale sortante, la suite dépendra des éléments de programme détaillés, du calendrier électoral et des réactions des autres acteurs politiques locaux. Le texte communiqué contient des chiffres et des positions clairs sur plusieurs points majeurs, mais laisse encore ouverts certains aspects techniques et calendaires qui devront être précisés par la liste d’union.