Jean-Michel Aulas, 76 ans, a tenu vendredi 26 septembre 2025 son premier meeting officiel de campagne pour la mairie de Lyon, poste pour lequel il est officiellement candidat en vue du scrutin de mars 2026. Ancien président de l’Olympique lyonnais, l’homme d’affaires a largement puisé dans sa notoriété sportive pour structurer son discours et tenter de lancer une dynamique capable de concurrencer la majorité écologiste dirigée par Grégory Doucet.
Une image sportive mobilisée comme argument politique
Lors de ce rassemblement, M. Aulas a évoqué une des victoires marquantes de l’OL, un succès 3-0 contre Madrid en 2005, pour illustrer son message : « Tu vois, ici à Lyon, tout est possible », aurait dit, selon lui, un père à son fils en sortant du stade. Cette phrase, reprise lors du meeting, sert de fil conducteur à sa candidature : le candidat l’applique à son propre destin politique et affirme que sa notoriété peut fédérer un courant suffisamment large pour remettre en cause la majorité écologiste.
Le recours à une référence sportive est doublement significatif : il rappelle la trajectoire publique d’Aulas et s’adresse à un électorat sensible aux symboles de réussite locale. Le propos reste cependant symbolique et n’a pas été accompagné, lors de ce premier rassemblement, d’un programme détaillé chiffré ou de mesures précises mises en avant pendant le discours.
Une prestation maîtrisée mais marquée par l’inconfort
Plus habitué aux conseils d’administration et aux loges présidentielles qu’aux estrades militantes, Jean-Michel Aulas a prononcé un discours d’environ quarante minutes. Installé au centre d’une scène, il s’est appuyé sur deux prompters transparents disposés face à lui. Sa gestuelle a parfois paru calculée, et l’ensemble du discours reflétait une pratique plus rôdée au management qu’à la prise de parole de terrain.
Malgré ces signes d’inconfort scénique, le meeting a rencontré un important engouement. La salle était pleine : un millier de personnes se trouvaient à l’intérieur, tandis qu’environ quatre cents autres suivaient l’événement depuis l’extérieur. Ces chiffres, donnés lors du rassemblement, montrent une capacité d’attraction notable, au moins pour une première sortie publique.
Stratégie et enjeux pour la suite
Présenté comme candidat « sans étiquette », Aulas mise sur sa notoriété personnelle et sur une image de chef d’entreprise pour rassembler des électeurs au-delà des clivages partisans traditionnels. Le pari est d’autant plus audacieux que la municipalité actuelle, dirigée par Grégory Doucet, appartient à une majorité écologiste bien implantée à Lyon.
S’il a surtout concentré sa prestation sur la symbolique du succès et sur son parcours, le candidat n’a pas, durant ce premier meeting, détaillé une feuille de route complète pour la ville. Son adresse a été structurée et volontairement consensuelle, cherchant vraisemblablement à élargir sa base avant d’entrer dans des propositions plus techniques et plus politiques dans les prochaines semaines.
La temporalité reste un enjeu majeur : avec le scrutin fixé en mars 2026, les mois à venir seront déterminants pour mesurer la capacité d’Aulas à transformer sa notoriété en soutien électoral durable. Les prochains rendez-vous de campagne devraient permettre d’évaluer s’il enrichit son discours par des propositions concrètes et si sa stratégie de rassemblement porte au-delà des premiers soutiens observés lors de ce meeting.
En l’état, cette première apparition publique confirme que Jean-Michel Aulas entend jouer un rôle central dans la campagne municipale à Lyon. Reste à voir comment son profil d’homme d’affaires et d’ex-président de club sportif se traduira, en actes et en propositions, face aux défis concrets de la ville et à l’implantation de la majorité sortante.