Anaïs Belouassa-Cherifi, candidate de La France insoumise (LFI) à la mairie de Lyon et députée de la 1re circonscription du Rhône, a ouvert sa campagne en invoquant une «belle victoire» étrangère pour illustrer son propos. Âgée de 30 ans, elle a fait de cette référence le fil conducteur de son premier meeting, tenu jeudi, et a utilisé l’exemple pour définir la portée de son projet municipal.
Une référence américaine invoquée
Lors de ce premier rassemblement, la candidate a cité la «victoire toute fraîche» de Zohran Mamdani, âgé de 34 ans, en la présentant comme un symbole d’«ascension» pour un enfant d’immigrés. Anaïs Belouassa-Cherifi a ainsi posé la réussite évoquée — qu’elle a datée au «mardi 4 novembre» — comme une source d’inspiration pour sa propre trajectoire politique, sans fournir d’autres précisions sur le contexte de cette victoire.
Elle a résumé l’enseignement qu’elle en tire par ces mots : «A l’image de sa belle victoire, combattre la politique nationale, c’est assumer des radicalités concrètes dans les politiques municipales.» Cette référence a servi d’angle pour inscrire son discours dans une posture critique vis‑à‑vis des acteurs politiques nationaux, transposée à l’échelle locale.
Attaque ciblée contre l’adversaire
Dans la foulée, la candidate a désigné implicitement son principal adversaire en le qualifiant d’«entrepreneur millionnaire» sans le nommer. Sa charge s’est poursuivie : «Je crois que Lyon mérite mieux qu’un entrepreneur millionnaire, qui navigue entre notoriété passée et démagogie constante. Par chauvinisme lyonnais, nous pouvons le dire, il est le Guignol de la droite et de la Macronie lyonnaise agonisante.»
Ces propos ont visé un candidat en campagne active depuis plusieurs semaines, connu pour son profil d’homme d’affaires et pour avoir attiré l’attention médiatique. La formule de Belouassa‑Cherifi visait à opposer une critique du modèle local incarné par cet entrepreneur à la promesse d’une politique municipale marquée par des «radicalités concrètes», selon elle.
Réactions dans la salle et alliances de droite
La salle, très chargée pour ce premier meeting, a vivement réagi lorsqu’a été évoqué le nom de Jean‑Michel Aulas. L’ancien patron et ex‑président de l’Olympique lyonnais est l’un des candidats mis en cause implicitement par les propos de la candidate LFI. Plusieurs personnes présentes ont hué la figure citée.
Jean‑Michel Aulas mène une campagne soutenue publiquement par des responsables de la droite. Parmi ses soutiens apparents figure notamment Laurent Wauquiez (Les Républicains, LR). Sa candidature reçoit, selon les proches, l’appui d’une large partie de la droite et du centre, allant de LR au MoDem, en passant par Horizons, Renaissance et l’UDI.
Parallèlement, le ministre de la Justice, Gérald Darmanin, s’est rendu à Lyon jeudi et a déclaré apporter son soutien à l’entrepreneur. Cette visite a été évoquée par la candidate LFI et par des observateurs comme un signe de la mobilisation des forces nationales en faveur de l’adversaire.
Une campagne marquée par les sondages et les postures
Les équipes de l’entrepreneur mettent en avant une «sérieuse dynamique dans les sondages», expression reprise dans le meeting et par des cadres locaux. Elles insistent également sur sa volonté de «faire une place significative à la société civile», un argument destiné à élargir son attractivité au‑delà du cercle partisan traditionnel.
Du côté d’Anaïs Belouassa‑Cherifi, le choix de citer un succès perçu comme exemplaire vise à mobiliser un électorat sensible aux récits d’ascension et de renouvellement. Sa critique ciblée de l’adversaire associe une posture républicaine et sociale à une dénonciation de ce qu’elle présente comme de la démagogie et de la notoriété détournée.
La scène lyonnaise apparaît donc, dès le lancement officiel des campagnes, polarisée entre figures locales bien connues et références extérieures invoquées pour légitimer des ambitions municipales. Le ton choisi par chaque camp laisse présager une campagne axée sur l’opposition des modèles et des alliances plutôt que sur des concessions politiques immédiates.





