Après un mois d’août marqué par de fortes tensions, la fédération parisienne des Républicains (LR) a annoncé, jeudi 28 août, un apaisement relatif. À l’issue d’une commission d’investiture tenue ce jour-là, les cadres de la droite parisienne ont trouvé un terrain d’entente entre Rachida Dati et Michel Barnier, engagés depuis plusieurs semaines dans un bras de fer autour de l’élection législative partielle de la 2e circonscription.
Un bras de fer autour d’une circonscription
La partielle, programmée les 21 et 28 septembre, était au centre du conflit. À la veille du jour limite de dépôt des candidatures, la ministre de la Culture et maire du 7e arrondissement, Rachida Dati, a renoncé à son ultimatum de se présenter en dissidence contre Michel Barnier, formellement investi par LR fin juillet.
La pression politique avait été vive tout au long du mois d’août, alors que la direction locale devait trancher entre deux figures de poids au sein de la droite. Le retrait de la menace de candidature dissidente intervient quelques jours seulement avant la clôture officielle des inscriptions, une échéance qui rendait urgente la recherche d’un compromis.
Un compromis centré sur les municipales
Selon les responsables de la fédération, Rachida Dati a obtenu ce qu’elle réclamait depuis le début : une investiture claire et sans équivoque de sa famille politique pour les élections municipales prévues en mars. Le texte d’origine précise que cette garantie a joué un rôle déterminant dans la décision de Dati de ne pas se présenter en dehors de la ligne LR pour la législative partielle.
Pour la présidente de la fédération LR de Paris, Agnès Evren, l’accord marque une délivrance. « C’est un soulagement », s’est-elle réjouie. « Ce n’était pas gagné d’avance mais le bon sens l’a finalement emporté, nous l’avons investi à l’unanimité. C’est un accord gagnant-gagnant pour tout le monde », a-t-elle ajouté, faisant part de son espoir de laisser derrière elle les « divisions stériles » qui avaient fragilisé le parti au cours des dernières semaines.
Les déclarations d’Agnès Evren traduisent l’objectif recherché par la direction régionale : stabiliser la situation avant la campagne de la partielle, tout en préparant le terrain pour les échéances municipales. Dans ce contexte, la volonté d’afficher une unité formelle a prévalu lors de la commission d’investiture du 28 août.
Conséquences et enjeux pour la droite parisienne
Le compromis trouvé vise à éviter une confrontation publique entre deux candidats issus de la même famille politique, une situation qui aurait pu fragiliser la droite locale face aux autres forces en présence lors de la partielle. En renonçant à une candidature dissidente, Rachida Dati permet au camp LR d’éluder un duel interne qui aurait pu occuper l’espace médiatique à quelques semaines du scrutin.
La garantie d’une investiture pour les municipales, si elle se confirme dans les actes, renforce la position de Dati dans la perspective d’une course à la mairie de Paris, ambition qui lui est régulièrement attribuée depuis plusieurs années. Pour LR, l’enjeu est désormais de transformer cet accord politique en unité opérationnelle sur le terrain de campagne.
Au-delà de Paris, cet épisode illustre la fragilité des équilibres internes au sein des partis lorsque se rapprochent des échéances électorales sensibles. À LR, la direction locale a choisi, au moins provisoirement, de privilégier le compromis et la discipline d’appareil pour éviter une multiplication des candidatures concomitantes.
Reste à voir si cet apaisement perdurera jusque dans les bureaux de vote des 21 et 28 septembre. Pour l’heure, la fédération LR de Paris présente un front uni et met en avant une décision validée à l’unanimité lors de sa commission d’investiture.