Après trois sondages et des semaines de négociations, la droite et le centre bordelais ont annoncé, à quelques jours de Noël, un accord en vue des élections municipales de mars 2026. Thomas Cazenave, conseiller municipal et métropolitain de la formation Renaissance à Bordeaux, conduira une liste d’union rassemblant Les Républicains (LR), Renaissance, le MoDem, Horizons, le Parti radical, l’Union des démocrates et indépendants (UDI), le Nouveau Centre et l’Alliance centriste.
Un compromis arraché après des tractations prolongées
Le pacte est le résultat de « laborieuses tractations », selon les termes employés par les acteurs concernés. Trois sondages ont été menés pour orienter la décision; ils ont servi de point d’appui lors des discussions mais n’ont pas suffi à empêcher les tensions internes. Le recours aux enquêtes d’opinion — qualifiées dans le récit des protagonistes d’« outil essentiel pour mesurer les attentes » des Bordelais — a d’abord été accepté, mais les deux camps sont restés en désaccord sur les modalités d’exploitation de ces sondages.
Ce désaccord a prolongé les négociations pendant plusieurs mois et compliqué la désignation du chef de file. Les éléments rendus publics indiquent que l’issue s’est décidée dans un climat tendu, marqué par des concessions réciproques entre partenaires de sensibilité droite et centre.
Les équilibres personnels et partisans
Thomas Cazenave portera donc la liste d’union. Élu municipal et métropolitain, il tentera de reconquérir la mairie de Bordeaux, remportée par l’écologiste Pierre Hurmic lors du scrutin de 2020. La coalition rassemblée autour de Cazenave réunit huit étiquettes politiques, un signe d’union large mais aussi d’équilibres délicats à gérer jusqu’à la campagne officielle.
Nathalie Delattre, présidente du Parti radical et conseillère municipale à Bordeaux depuis 2008, réclamait initialement la tête de liste avec le soutien affiché du MoDem et des LR. Elle s’est finalement inclinée et occupera la présidence du comité de soutien de la liste d’union. Selon les informations disponibles, sa présence effective sur la liste n’est pas encore officialisée. Le texte mentionne par ailleurs que sa réélection au Sénat en septembre semble assurée; la formulation suggère qu’il s’agit d’un constat de probabilité plutôt que d’une confirmation définitive.
Le compte rendu des négociations évoque aussi « deux anciens ministres d’Emmanuel Macron, aux profils très différents », qui avaient convenu début 2025 de recourir aux sondages pour se départager. Le récit public ne nomme pas explicitement ces deux personnalités dans le même passage, ce qui peut prêter à confusion quant à l’identification précise des participants et à leur rôle exact dans la décision finale.
Enjeux et calendrier
Les municipales de mars 2026 constituent le cadre temporel de cet accord. Pour la droite et le centre, l’objectif affiché est clair : récupérer un fauteuil de maire perdu en 2020 au profit des écologistes. Pour les partenaires de la liste d’union, l’entente doit à présent se traduire par une feuille de route commune, une répartition des investitures et une stratégie de campagne unifiée, autant de points qui restent à préciser avant le lancement officiel de la campagne.
Le rassemblement opéré autour de Cazenave vise à concentrer les forces modérées et de droite afin d’offrir une alternative consolidée face à la majorité sortante. Reste à savoir comment seront gérées les revendications locales, les personnalités et les équilibres internes, et si l’accord tiendra jusqu’au dépôt des listes et au jour du scrutin.
Les prochaines semaines seront déterminantes : il faudra finaliser la composition de la liste, préciser le rôle effectif de Nathalie Delattre et transformer cet accord négocié en une campagne structurée. Sur le plan public, les électeurs bordelais disposeront des éléments concrets au fur et à mesure que la coalition publiera ses choix et son programme, en amont du rendez‑vous électoral prévu en mars 2026.




