Nouvelle‑Calédonie : la cour d’appel autorise le retour de Christian Tein (FLNKS), poursuivi après les émeutes de mai 2024 et placé sous contrôle judiciaire

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Le 16 octobre 2025, la cour d’appel de Paris a autorisé Christian Tein, 57 ans et président du FLNKS, à regagner la Nouvelle‑Calédonie. Mis en examen pour des faits liés aux émeutes mortelles de mai 2024 (vols et destructions en bande organisée, association de malfaiteurs), il reste poursuivi et son retour s’effectuera sous un strict contrôle judiciaire, au cœur des inquiétudes sur la stabilité locale.

La cour d’appel de Paris a autorisé, jeudi 16 octobre 2025, Christian Tein — leader indépendantiste kanak mis en examen dans l’enquête sur les émeutes mortelles de mai 2024 — à regagner la Nouvelle‑Calédonie, a-t-on appris lors de l’audience de délibéré.

La décision de la cour et le parcours judiciaire

Agé de 57 ans, Christian Tein était placé en détention provisoire depuis juin 2024. Il est sorti de prison un an plus tard, en juin 2025, selon le dossier. Fin septembre 2025, les juges d’instruction avaient assoupli son contrôle judiciaire en estimant avoir suffisamment avancé dans les auditions et confrontations, et l’avaient autorisé à regagner l’archipel — décision contre laquelle le parquet avait formé appel.

Présent au moment du délibéré, M. Tein — aujourd’hui président du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) — a choisi de ne pas s’exprimer publiquement. Dans une déclaration citée à l’audience, l’un de ses avocats, Florian Medico, a salué la décision : « Nous sommes satisfaits et soulagés de la décision de la cour d’appel de Paris qui, à nouveau, valide le raisonnement des juges sur notre demande et cette fois-ci autorise M. Tein à retrouver sa terre, après près de 18 mois de privation. »

Il convient de noter que, selon la chronologie figurant dans le dossier — détention en juin 2024 et sortie un an plus tard — la période de détention directe s’établit à environ douze mois, tandis que l’avocat évoque « près de 18 mois » de privation. Cette différence ressort du témoignage rapporté et des dates consignées par la procédure.

Les arguments du parquet et les raisons de l’appel

Le ministère public avait pourtant demandé au tribunal d’empêcher M. Tein de se rendre en Nouvelle‑Calédonie, invoquant les nécessités de l’enquête et une « mesure de sûreté ». À l’audience, la représentante du parquet, Christine Forey, a rappelé que M. Tein « est toujours leader au sein du mouvement » indépendantiste et qu’« le contexte en Nouvelle‑Calédonie apparaît très fragile ». Ces éléments ont motivé l’appel de la décision des juges d’instruction visant à assouplir son contrôle judiciaire.

Aux termes de l’instruction, Christian Tein reste mis en examen pour des faits graves : vols en bande organisée avec arme, destructions en bande organisée, et association de malfaiteurs en vue de la préparation de crimes et délits. Les accusations portent sur des actions commises lors de la crise du printemps 2024, période durant laquelle il a été identifié comme chef de la Cellule de coordination des actions de terrain (CCAT).

Position de la défense et garanties demandées

La défense affirme que les juges d’instruction ont pu avancer dans leurs confrontations et auditions, ce qui a permis selon elle d’assouplir les contraintes imposées à M. Tein. L’autorisation de retour en Nouvelle‑Calédonie accordée par la cour d’appel s’inscrit dans ce cadre procédural : elle ne met pas fin aux poursuites mais lève certaines restrictions qui empêchaient jusqu’ici son départ.

Les avocats de M. Tein — Florian Medico, François Roux et Pierre Ortet — ont présenté la décision comme une reconnaissance du bien‑fondé de leurs demandes. Le dossier précise toutefois que toute sortie de territoire demeure encadrée par des conditions judiciaires, et que le retour se fera « sous haute surveillance », selon les termes employés par plusieurs intervenants au cours des débats.

Contexte et enjeux locaux

Les émeutes de mai 2024 en Nouvelle‑Calédonie ont provoqué des violences mortelles et placé l’archipel au centre d’une crise politique et sociale prolongée. Dans ce climat, la présence et le rôle des dirigeants indépendantistes sont scrutés par les autorités judiciaires et par les acteurs politiques locaux.

Christian Tein nie avoir appelé à commettre des violences, position répétée au fil de l’instruction. La levée partielle de ses contraintes de déplacement ne signifie pas la fin de l’examen des faits qui lui sont reprochés ; les charges restent actives et l’instruction suit son cours.

La cour d’appel a donc autorisé le retour de M. Tein à la Nouvelle‑Calédonie le 16 octobre 2025, tout en maintenant un encadrement judiciaire. Les suites de l’enquête et l’attitude des autorités locales détermineront l’impact de cette décision sur la situation institutionnelle et sécuritaire de l’archipel.

Parlons Politique

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