AOP, IGP, STG, Bio : comment fonctionnent les labels alimentaires européens et pourquoi ils protègent 3 500 produits, consommateurs et producteurs

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Indications géographiques : environ 3 500 produits alimentaires et alcools en Europe sont protégés par trois régimes (AOP, IGP, STG) attestant d’un lien entre qualité, origine ou savoir‑faire. Contrôlés au niveau national et répertoriés dans eAmbrosia, ces labels protègent consommateurs et producteurs contre la contrefaçon et pèsent dans les accords commerciaux internationaux.

Les indications géographiques : un repère pour le consommateur

Environ 3 500 produits alimentaires et alcools sont aujourd’hui protégés par un label d’indication géographique au sein de l’Union européenne. Ces labels visent à identifier les caractéristiques uniques de certains produits lorsque celles-ci sont liées à une origine géographique ou à un savoir‑faire traditionnel.

Depuis 1992, trois régimes d’indications géographiques sont reconnus au niveau européen : l’appellation d’origine protégée (AOP), l’indication géographique protégée (IGP) et la spécialité traditionnelle garantie (STG). Chacun répond à des règles distinctes concernant le lien entre qualité, origine et méthode de production.

Différences entre AOP, IGP et STG

L’appellation d’origine protégée (AOP) est le régime le plus strict. Elle désigne des produits — alimentaires, agricoles et vins — dont toutes les étapes de fabrication (production, transformation et élaboration) sont réalisées au sein d’une aire géographique déterminée. L’AOP valorise le savoir‑faire des producteurs locaux et garantit l’utilisation d’ingrédients provenant de la région concernée. Elle protège le nom du produit sur l’ensemble du territoire de l’Union européenne.

Parmi les exemples cités pour l’AOP figurent la noix de Grenoble, le gorgonzola (fromage italien) et l’olive Kalamata (produite dans la région de Kalamata, en Grèce). L’AOP peut être ouverte à des pays tiers ; le texte mentionne l’exemple du Vietnam avec le phú quốc (sauce de poisson).

L’indication géographique protégée (IGP) concerne des produits (aliments, agricoles et vins, bruts ou transformés) dont la qualité ou la réputation est liée à leur origine géographique. L’IGP met l’accent avant tout sur le savoir‑faire local : au moins une étape parmi la production, la transformation ou l’élaboration doit intervenir dans la zone géographique concernée. Pour les vins, la Commission européenne précise qu’au moins 85 % des raisins utilisés doivent provenir de la zone géographique où le vin est effectivement produit.

Exemples d’IGP cités : le jambon de Bayonne, le pruneau d’Agen ou la bayerische bier (bière bavaroise, Allemagne). L’IGP est également ouverte aux pays tiers, comme l’illustrent des mentions de produits colombiens — par exemple le café de Colombie.

La spécialité traditionnelle garantie (STG) distingue des produits alimentaires et agricoles dont la composition ou les méthodes de production présentent un caractère traditionnel, sans lien nécessaire avec une aire géographique déterminée. Ces produits doivent respecter un cahier des charges précis, mais peuvent être fabriqués en dehors d’une zone géographique spécifique. Parmi les exemples figurent les moules de Bouchot, la mozzarella (fromage d’origine italienne) ou la Gueuze STG (bière à fermentation spontanée généralement produite en Belgique).

Garanties, contrôles et enjeux commerciaux

Ces labels européens servent d’outil pour lutter contre la contrefaçon et offrir une garantie aux producteurs et aux consommateurs. En contrepartie, les producteurs doivent se conformer à des cahiers des charges stricts pour obtenir et conserver ces précieuses étiquettes : l’inobservation des normes peut entraîner la perte du label.

Les contrôles sont effectués par les autorités nationales de chaque État membre. La Commission européenne rappelle que ces autorités doivent prendre toutes « les mesures nécessaires pour protéger les dénominations enregistrées sur leur territoire » et empêcher la production ou la commercialisation illicites de produits utilisant une telle dénomination.

En France, ces contrôles s’exercent à deux niveaux, selon le ministère de l’Économie. Le texte indique par ailleurs que l’appellation d’origine contrôlée (AOC), label français historique, protège les produits bénéficiant uniquement du territoire français ; elle constitue souvent une étape vers l’obtention de l’AOP européenne. Une fois l’AOP obtenue, le logo AOC ne peut plus figurer sur les produits.

La reconnaissance des indications géographiques européennes a aussi un poids commercial. Lors de négociations commerciales bilatérales, la Commission inclut des clauses de reconnaissance pour protéger ces labels. Toutefois, il arrive que, à l’étranger, certains noms deviennent des appellations génériques. Ainsi, la fondation Robert Schuman notait dans une note publiée en mars 2024 que, dans certains cas, des noms bénéficiaires d’une IGP dans l’UE sont traités à l’étranger comme de simples méthodes de fabrication.

Le texte mentionne encore que l’accord prévu avec le Mercosur reconnaît 350 AOP/IGP, soulignant l’importance de ces dénominations dans les accords internationaux.

Étiquetage bio et base de données

Depuis le 1er juillet 2010, le label bio européen est obligatoire sur tous les produits alimentaires issus de l’agriculture biologique et fabriqués en Europe. Ce label européen, baptisé « Eurofeuille », certifie la conformité des produits à la réglementation européenne en matière d’agriculture biologique. Le document original indique que l’« Eurofeuille » garantit au minimum certaines conditions, mais la suite de la précision n’est pas fournie dans le texte présenté.

La base de données eAmbrosia permet de connaître les produits protégés par une indication géographique européenne pour chaque pays, membre ou non de l’Union européenne. Elle constitue un outil de référence pour identifier les dénominations enregistrées et suivre leur statut administratif.

En résumé, les régimes AOP, IGP et STG forment un dispositif européen permettant de valoriser des produits fondés sur l’origine ou le savoir‑faire, tout en imposant des contrôles stricts et en jouant un rôle important dans les échanges commerciaux internationaux.

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