Black Friday : l’Union européenne renforce le contrôle (Omnibus, DMA/DSA) pour obliger la transparence des prix, retirer offres illicites et protéger les consommateurs

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Black Friday : promotions anticipées et offres prolongées multiplient les risques d’arnaque à l’approche des fêtes. Renforcé par la directive Omnibus et les règlements DMA/DSA, le cadre européen oblige vendeurs et plateformes à justifier les prix et à retirer les offres illicites ; DGCCRF, douanes et associations conseillent de vérifier l’historique des prix, comparer les sites et privilégier des alternatives responsables comme le Green Friday.

À quelques semaines des fêtes de fin d’année, les promotions fleurissent dans les vitrines et sur les sites d’e‑commerce. Parmi elles, le Black Friday — ou « vendredi noir » en français — s’est imposé comme un rendez‑vous commercial majeur en Europe, souvent prolongé en Black Week ou Black November.

Officiellement, le Black Friday tombe cette année le vendredi 28 novembre. Mais, dans de nombreuses enseignes, les réductions ont déjà commencé, ce qui accroît les risques de dérives et d’erreurs d’information pour les consommateurs.

Un encadrement européen renforcé

Depuis mai 2022, l’Union européenne a durci le cadre réglementaire encadrant les promotions et la protection des consommateurs. Une directive dite « Omnibus » a précisé les règles applicables aux baisses de prix : lorsque qu’un marchand affiche une réduction, le prix de référence doit être le prix le plus bas qu’il a effectivement appliqué au cours des 30 jours précédant l’offre. L’objectif est d’empêcher un vendeur d’augmenter artificiellement ses tarifs juste avant une promotion pour en exagérer l’importance.

Parallèlement, deux règlements clés du numérique complètent ce dispositif : le Digital Markets Act (DMA) et le Digital Services Act (DSA). Le DMA, pleinement applicable depuis 2024, vise notamment à empêcher les grandes plateformes d’avantager leurs propres services et produits. Le DSA, entré en vigueur pour les très grandes plateformes et moteurs de recherche en août 2023, modernise une partie de la directive de 2000 sur le commerce électronique et s’attaque aux contenus illicites et aux produits dangereux ou contrefaits proposés en ligne.

Ces instruments imposent aux plateformes des obligations supplémentaires : mise en place d’outils de signalement des contrefaçons, retrait ou blocage rapide des produits illicites après signalement, et conservation d’informations permettant de tracer les vendeurs responsables de biens et services illicites.

Ce que disent les autorités et les associations

En France, les directions des douanes (DGDDI) et de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) actualisent chaque année leurs recommandations et alertent les consommateurs pour éviter « de se faire arnaquer ». Le ministère de l’Économie propose aussi une page de questions/réponses destinée au grand public.

Les associations de consommateurs jouent un rôle de vigilance. UFC‑Que Choisir déplore que « beaucoup de ces ‘bonnes affaires’ n’en sont pas vraiment » et continue de recenser les pratiques abusives. Une étude coordonnée par la Commission européenne en 2022, menée sur 1 600 produits issus de 176 sites internet, révélait qu’une annonce sur quatre n’était pas conforme à la législation de l’Union.

Par ailleurs, des mouvements citoyens et associatifs dénoncent le caractère consumériste de l’événement et promeuvent des alternatives, comme le Green Friday. Le collectif à l’origine du mouvement alerte : « 5,8 millions de tonnes de textiles sont jetées, chaque année, dans l’Union européenne » — un chiffre utilisé pour questionner l’impact environnemental des soldes massives. En Belgique, ce type d’initiative est parfois appelé Blue Friday.

Consommateurs et commerçants : bonnes pratiques

Pour limiter les abus, la réglementation européenne impose aux vendeurs de conserver des traces tarifaires sur 30 jours et interdit la présentation d’un prix antérieur fictif comme référence. Les plateformes doivent, quant à elles, rendre possibles le signalement et le retrait rapide des contenus ou offres illicites.

Du côté des consommateurs, les autorités conseillent de vérifier l’historique des prix quand cela est possible, de comparer plusieurs sites et de se méfier des offres affichées comme « promotion exceptionelle » sans preuve tarifaire vérifiable. Les associations recommandent aussi de privilégier les enseignes transparentes sur leurs conditions de vente et de conserver les preuves d’achat en cas de litige.

Le Black Friday demeure un rendez‑vous économique et commercial d’ampleur en Europe. Le renforcement récent du cadre légal vise à mieux protéger les acheteurs et à responsabiliser les plateformes et les vendeurs. Reste que l’application effective des règles, le contrôle des pratiques commerciales et la sensibilisation du public restent des leviers essentiels pour réduire fraudes, publicité mensongère et externalités environnementales.

Parlons Politique

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