Le Parlement européen a dévoilé mardi 2 septembre 2025 les résultats de sa dernière enquête Eurobaromètre, réalisée auprès de plus de 26 000 citoyens âgés de 15 ans ou plus dans les 27 États membres, entre le 5 et le 29 mai 2025. Le sondage dresse un tableau globalement favorable à l’Union européenne, tout en soulignant des attentes marquées sur la sécurité, l’efficacité et la transparence.
Image de l’Union et bénéfices perçus
Au niveau européen, 52 % des sondés déclarent avoir une image positive de l’UE. Par ailleurs, 73 % estiment que l’adhésion de leur pays à l’Union a eu un impact bénéfique — un chiffre quasi stable par rapport à l’enquête menée en janvier‑février 2025, qui enregistrait un recul d’un point.
En France, ces tendances se retrouvent partiellement : 64 % des personnes interrogées considèrent que l’adhésion a été avantageuse, tandis que seuls 44 % affichent une image positive de l’UE, contre 52 % en moyenne continentale.
Attentes sur la sécurité et la coopération
La paix et la sécurité constituent les arguments principaux avancés pour expliquer la perception positive de l’Union, suivis par la coopération et l’impact économique. 68 % des citoyens pensent que l’UE devrait jouer un rôle plus important dans la gestion des crises et des questions de sécurité. En France, la proportion est légèrement supérieure, à 70 %.
Le souhait d’une Europe plus unie est massif : neuf Européens sur dix souhaitent davantage de coopération entre États membres. De même, 77 % estiment que l’UE doit disposer de davantage de moyens pour agir — un pourcentage resté stable depuis le début de l’année 2025.
Budget commun, contrôle et transparence
Les attentes en matière de budget commun se confirment. 78 % des sondés souhaitent que l’UE finance davantage de projets ensemble, et une large majorité demande un rôle accru du Parlement européen dans le contrôle des dépenses, avec une forte demande de transparence. Ce soutien au renforcement des contrôles est maximal au Danemark (79 %).
Sur la question des nouvelles ressources pour l’Union, 20 % se déclarent tout à fait favorables et 53 % plutôt favorables. L’idée de conditionner l’octroi de fonds européens au respect de l’État de droit et des principes démocratiques recueille l’adhésion de 40 % des Européens, avec un pic à 81 % en Suède.
Priorités thématiques et variations nationales
Lorsqu’il s’agit de hiérarchiser les grands défis, la défense et la sécurité arrivent en tête (37 %), suivies par la compétitivité économique et l’industrie (32 %) puis par l’énergie et les infrastructures (27 %). Des différences nationales apparaissent toutefois : en République tchèque, la compétitivité prime, tandis qu’en Espagne l’éducation est jugée prioritaire.
L’inflation reste la première préoccupation dans plusieurs pays. Elle atteint 48 % en France et 56 % en Bulgarie. Ailleurs, ce sont la défense, la sécurité et la lutte contre la pauvreté qui dominent les attentes à l’égard des institutions européennes.
Perception des institutions
Le Parlement européen bénéficie d’une opinion favorable chez 41 % des Européens. La France se situe en retrait, avec seulement 29 % d’opinions favorables, ce qui la place à la 23e position sur 27 États membres.
Globalement, le sondage révèle une population européenne attachée à l’Union, mais exigeante sur ses moyens d’action et sa transparence. Les chiffres montrent à la fois un soutien majoritaire aux bénéfices de l’UE et des demandes claires pour plus de ressources, de contrôle et de conditionnalité des financements.