Après la signature, samedi, d’une déclaration commune par plusieurs dirigeants européens — notamment la France, l’Italie, l’Allemagne, la Finlande et la Pologne — accompagnés de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen, les ministres des Affaires étrangères des Vingt-Sept tiendront une réunion extraordinaire le lundi 11 août. Le texte rappelle que l’Ukraine est « libre de choisir de son propre destin » et souligne le rôle que l’Union européenne entend jouer dans le dossier, au moins diplomatiquement, à l’approche d’un sommet international prévu mi-août.
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Un cadre juridique et des positions européennes fermes
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La haute représentante de l’UE pour la politique étrangère et la sécurité, Kaja Kallas, a réaffirmé avant la réunion que, « alors que nous œuvrons en faveur d’une paix durable et juste, le droit international est clair : tous les territoires temporairement occupés appartiennent à l’Ukraine ». Cette formulation récapitule la ligne adoptée par plusieurs capitales européennes: aucun accord ne doit servir de prétexte à une nouvelle agression et les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force.
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La déclaration commune publiée ce week‑end exhorte parallèlement les États-Unis « à faire pression sur la Fédération de Russie ». Les signataires insistent aussi sur le principe selon lequel « les frontières internationales ne doivent pas être modifiées par la force » et rejettent, selon leurs termes, « l’échange de territoires » proposé — ou imposé — par Moscou comme condition préalable à un cessez-le-feu.
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Rencontres à venir et incertitudes diplomatiques
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À quelques jours d’un sommet bilatéral annoncé entre Donald Trump et Vladimir Poutine, prévu le 15 août en Alaska selon les communiqués cités dans la déclaration, les États européens cherchent à faire entendre une voix commune. Paris, Londres et Berlin souhaitent afficher un front uni et éviter d’être relégués au rang de « spectateur », tandis que l’approche américaine, telle que rapportée par certains diplomates, mettrait davantage l’accent sur un face‑à‑face entre les deux présidents pour vérifier la disposition du Kremlin à négocier.
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Sur la question de la participation de l’Ukraine aux discussions, le texte original rapporte des déclarations de Matthew Whitaker, présenté comme ambassadeur des États‑Unis auprès de l’OTAN, selon lesquelles la présence du président ukrainien Volodymyr Zelensky n’est « pas prévue », même si elle reste « possible ». Whitaker aurait également souligné qu’« il ne peut assurément pas y avoir d’accord si toutes les parties impliquées n’y ont pas souscrit » et rappelé que la priorité absolue demeure « d’en finir avec la guerre ».
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Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, multiplie pour sa part les contacts internationaux: le texte indique qu’il s’est entretenu ces derniers jours avec treize dirigeants européens, ainsi qu’avec les présidents du Kazakhstan et de l’Azerbaïdjan. Du côté russe, Vladimir Poutine aurait rencontré neuf chefs d’État ou de gouvernement au cours de la même période, parmi lesquels les présidents chinois et brésilien et le Premier ministre indien, selon les éléments rapportés.
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L’annonce d’un sommet en Alaska est intervenue le jour même de l’expiration d’un ultimatum adressé à la Russie, présenté dans certains comptes rendus comme une tentative de forcer une issue rapide après le conflit armé déclenché en février 2022. Le document rappelle par ailleurs des promesses antérieures: selon les éléments cités, Donald Trump avait affirmé, lors de son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, vouloir régler le conflit ukrainien en « 24 heures » — une perspective qui n’a pas abouti.
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Les Européens admettent, selon la même source, qu’ils peinent pour l’instant à jouer un rôle déterminant dans la résolution du conflit, mais estiment que les prochaines heures pourront faire bouger les lignes. Le communiqué et les échanges à venir traduisent une volonté visible d’articuler pression diplomatique, solidarité envers l’Ukraine et refus d’entériner des changements territoriaux imposés par la force.
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La situation reste cependant marquée par des incertitudes: la tenue du sommet entre les présidents américain et russe, la forme que pourraient prendre d’éventuelles négociations et la question de la participation ou non de l’Ukraine à ces pourparlers demeurent, à ce stade, sujettes à confirmation.
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