Alors que s’achevait la COP30 à Belém, tous les regards se tournent désormais vers l’Afrique et l’Angola. Les 24 et 25 novembre, Luanda accueille les dirigeants des États membres de l’Union européenne (UE) et de l’Union africaine (UA) pour le 7e sommet UE‑UA, placé sous le thème : « Promouvoir la paix et la prospérité grâce à un multilatéralisme efficace ».
Un sommet marqué par des anniversaires et une coprésidence conjointe
Ce sommet intervient au moment où l’on célèbre les 25 ans du partenariat UE‑UA, né du sommet du Caire en 2000, ainsi que les 50 ans d’indépendance de l’Angola et de plusieurs autres pays africains. Il sera coprésidé par le président angolais João Lourenço et le président du Conseil européen, António Costa. L’UE sera également représentée par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et l’UA par Mahmoud Ali Youssouf, présenté dans le texte comme président de la Commission de l’Union africaine.
Le président français Emmanuel Macron est annoncé parmi les représentants européens présents, qui se rendront en Angola après une tournée africaine débutée le 20 novembre et incluant des étapes en Afrique du Sud et au Gabon.
Ordre du jour : paix, sécurité, gouvernance et mobilité
Sur deux jours d’échanges, les délégations participeront à deux sessions thématiques destinées à renforcer la coopération sur des questions considérées comme prioritaires : la paix, la sécurité, la gouvernance, ainsi que les migrations et la mobilité. L’objectif déclaré est d’établir un partenariat « solide, équilibré et tourné vers l’avenir », selon António Costa, en amont de l’événement.
Le sommet s’inscrit également dans le cadre de l’Agenda 2063 de l’UA— »l’Afrique que nous voulons »—et vise à aligner les priorités communes avec l’Agenda 2030 pour le développement durable adopté par l’ONU. Ces cadres servent de référence pour fixer des objectifs de moyen et long terme, tant pour la gouvernance que pour le développement économique et social.
Des ambitions économiques et des enjeux stratégiques
Avec plus de 1,4 milliard d’habitants en Afrique et une Europe désireuse de diversifier ses partenariats, le sommet de Luanda vise notamment à stimuler l’intégration économique africaine et à renforcer le commerce intercontinental. La Commission européenne positionne l’UE comme premier partenaire commercial et premier investisseur en Afrique, un élément réaffirmé lors du précédent sommet.
La coopération économique est présentée comme un vecteur de confiance et un pilier du partenariat. Le plan « Global Gateway » est cité comme « le plan Afrique‑Europe », avec une ambition d’investissements dépassant 150 milliards d’euros, selon les déclarations reproduites dans le texte. Ces montants visent à accompagner des projets d’infrastructures, d’énergie et de connectivité, sans que le détail des engagements financiers soit développé dans le document initial.
Les discussions porteront aussi sur des enjeux stratégiques nouveaux, notamment le rôle croissant de l’Afrique sur la scène mondiale et la volonté européenne d’être un partenaire de choix. Le sommet doit permettre d’aborder ces nouvelles dynamiques tout en consolidant les acquis du dialogue politique et sécuritaire entamé lors des précédentes rencontres.
Un cadre normatif partagé : Agenda 2030 et Agenda 2063
Le texte rappelle que l’Agenda 2030, adopté en septembre 2015 par les 193 États membres de l’ONU, fixe 17 objectifs de développement durable (ODD) déclinés en 169 cibles. L’objectif affiché est d’établir les fondations d’un monde plus durable, solidaire et équitable d’ici 2030. Le sommet de Luanda se veut une étape pour rapprocher les visions de l’UE et de l’UA et orienter la coopération vers ces objectifs.
Le précédent sommet UE‑UA, organisé en février 2022 à Bruxelles, avait déjà posé les bases d’un dialogue renforcé sur la paix, la sécurité et le développement économique. Trois ans après cette rencontre, de nombreux défis restent à traiter, et les deux journées de Luanda devront, selon les organisateurs, traduire les engagements politiques en mesures concrètes.
En résumé, le rendez‑vous de Luanda entend relancer une dynamique bilatérale à un moment symbolique pour le partenariat UE‑UA, en mettant l’accent sur la coopération économique, la gouvernance et la sécurité, tout en s’appuyant sur les cadres internationaux que sont l’Agenda 2030 et l’Agenda 2063.





