UE reporte la signature de l’accord Mercosur à janvier 2026 après la mobilisation des agriculteurs; Paris exige clauses de sauvegarde, clauses miroir et soutien PAC

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Ursula von der Leyen reporte la signature de l’accord de libre-échange UE–Mercosur à janvier 2026 et annule son déplacement au Brésil, face aux fortes mobilisations d’agriculteurs à Bruxelles et en France. Paris, appuyé par l’hésitation de certains États, demande des garanties supplémentaires — clauses de sauvegarde, « clauses miroir » et accompagnement via la PAC — ; la Commission dispose d’un délai pour convaincre les États membres et le Parlement.

La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a annoncé jeudi 18 décembre en début de soirée le report de la signature de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur (Argentine, Brésil, Paraguay, Uruguay). La signature est désormais prévue en janvier 2026, a-t-elle précisé, renonçant en conséquence à se rendre au Brésil le samedi 20 décembre pour le sommet des pays du Mercosur.

Un report décidé dans un contexte tendu

La décision intervient alors que des milliers d’agriculteurs sont descendus dans les rues de Bruxelles et ont installé des points de contestation parfois autour des bâtiments du Conseil européen. Le mouvement a aussi pris de l’ampleur en France, où des manifestations et des actions inquiètent l’exécutif.

Paris avait officiellement demandé le 14 décembre dernier un report de la signature. Selon les informations rendues publiques, c’est l’indécision de l’Italie qui a finalement fait pencher la balance en faveur d’un délai supplémentaire. Pendant le Conseil européen, la Première ministre Giorgia Meloni aurait notamment contacté par téléphone le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva pour le convaincre d’accepter ce report.

Ursula von der Leyen avait initialement prévu de se rendre au Brésil pour le sommet, après que les Vingt-Sept ont donné leur feu vert politique. Après l’annonce du report, elle a annulé ce déplacement, jugeant le contexte trop tendu pour aller finaliser l’accord.

Réactions politiques et points de friction

Sur les réseaux sociaux, la présidente de la Commission a publié un long message sur X dans lequel elle a rappelé l’intérêt stratégique de l’accord. Elle y écrit notamment : « Dans une année marquée par l’annonce de la hausse des droits de douane et de nouvelles restrictions commerciales, l’impact positif de cet accord est important – non seulement pour nos deux régions, mais aussi pour l’économie mondiale ».

En France, le report est perçu comme un répit pour le président Emmanuel Macron face à la colère agricole. Les manifestants dénoncent, notamment, la gestion de la Dermatose nodulaire (DNC) par les autorités nationales, un point de crispation important pour les éleveurs.

Avant le Conseil, Emmanuel Macron avait déclaré qu’« sur le Mercosur, nous considérons que le compte n’y est pas et que cet accord ne peut pas être signé » dans le contexte actuel de fortes mobilisations. Paris continue de réclamer des garanties : le gouvernement souhaite des engagements clairs pour le maintien des revenus des agriculteurs dans la future Politique agricole commune (PAC) et des mécanismes complémentaires pour protéger les filières fragiles.

Bruxelles avait récemment introduit des « clauses de sauvegarde » approuvées par des eurodéputés et certains États membres, destinées à limiter les perturbations éventuelles sur les marchés agricoles. Mais ces mesures n’ont pas suffi à convaincre la France. Paris plaide en outre pour l’instauration de « clauses miroir », qui contraindraient les produits importés à respecter des normes environnementales équivalentes à celles en vigueur dans l’Union.

Ce qui change et les étapes à venir

Le report à janvier 2026 laisse au moins un mois supplémentaire pour tenter d’apaiser les tensions et obtenir des garanties politiques et techniques complémentaires. Ursula von der Leyen a assuré rester « confiante dans le fait que nous ayons la majorité nécessaire » pour signer le traité commercial, indiquant que la Commission entend poursuivre les négociations en interne et avec les États membres.

Les autorités européennes et nationales disposent désormais d’une fenêtre pour préciser les mécanismes de protection demandés par Paris et d’autres capitales sceptiques. Les oppositions portent sur plusieurs leviers : conditions d’application des sauvegardes, critères environnementaux pour les importations et accompagnement financier des filières affectées.

Sur le plan diplomatique, le report implique aussi un arbitrage entre volontés commerciales à l’échelle intercontinentale et impératifs politiques domestiques. Le calendrier fixé (signature en janvier 2026) sera suivi de près par les acteurs économiques, les organisations agricoles et les diplomaties concernées.

Enfin, si la majorité politique — au sein du Conseil et du Parlement européen — se confirme d’ici là, la Commission pourra revenir avec un texte prêt à être signé. À défaut, les discussions pourraient s’étirer et exiger des ajustements supplémentaires, tant sur les garanties sectorielles que sur les mécanismes de contrôle des normes.

Parlons Politique

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