Le sénateur de Loire-Atlantique Joël Guerriau a annoncé qu’il démissionnera de son mandat le 6 octobre 2025, selon l’agence API News.
D’après cette filiale de Ouest-France, basée à Nantes et spécialisée dans l’économie, l’élu âgé de 67 ans a confirmé sa décision dans un courrier destiné aux maires du département. API News rapporte que ce départ « n’est pas une conséquence de son affaire judiciaire, mais la traduction d’un engagement pris lors des sénatoriales de 2023 ».
Annonce et justification officielle
Dans un message transmis samedi 20 septembre à l’Agence France-Presse (AFP), Joël Guerriau a rappelé s’être engagé, au moment où il briguait son troisième mandat en 2023, à quitter ce mandat « au bout de deux ans ».
Il a indiqué vouloir laisser la place à « Marie-Pierre Guérin », maire de La Meilleraye-de-Bretagne (Loire-Atlantique), qui « renforcera la voix du monde rural » au Sénat, selon le même message.
Réaction de la députée Sandrine Josso
La députée de Loire-Atlantique Sandrine Josso (MoDem), partie civile dans l’affaire, a réagi vivement à l’annonce.
« J’ai appris avec dégoût ce matin l’annonce de la démission prochaine de Joël Guerriau. Une décision qu’il présente comme le fruit d’un engagement personnel et non, selon lui, en lien avec l’affaire judiciaire extrêmement grave dans laquelle il est mis en examen », a déclaré Mme Josso dans un communiqué.
Elle a critiqué la manœuvre politique et la chronologie de la décision : « Ce scénario n’abuse plus personne. Encore une fois, c’est l’agresseur qui choisit son calendrier, son récit, sa sortie. Il ne s’agit pas d’un acte de responsabilité ou de décence : il s’agit d’un repli stratégique, à quelques mois de son procès et après avoir largement profité des privilèges attachés à sa fonction ».
Accusations et procédure judiciaire
Joël Guerriau est mis en examen pour des faits remontant à 2023, lorsqu’il est soupçonné d’avoir drogué la députée Sandrine Josso afin de la violer.
Selon l’ordonnance des juges, dont l’AFP dit avoir eu connaissance, il aurait dilué de la MDMA à 91,1 % de pureté dans un verre de champagne destiné à sa collègue du Parlement, « de commettre un viol ou une agression sexuelle ». Il sera prochainement jugé par le tribunal correctionnel de Paris. Il est aussi poursuivi pour détention de stupéfiants.
Conséquences politiques et dispositifs disciplinaires
Sur le plan politique, le sénateur a été suspendu par son parti Horizons et par son groupe parlementaire Les Indépendants. Sénateur de Loire-Atlantique depuis 2011, il avait jusque-là exclu de démissionner tant que la justice n’avait pas « tranché », tout en se mettant « en retrait » des travaux parlementaires.
Début juillet, le président du Sénat, Gérard Larcher, avait annoncé son intention de saisir le comité de déontologie de l’institution, ouvrant la voie à d’éventuelles sanctions disciplinaires visant le sénateur.
Suite et calendrier
La démission annoncée pour le 6 octobre 2025 interviendra alors que la procédure judiciaire suit son cours et que la députée Sandrine Josso continue de dénoncer la stratégie de l’élu.
Les éléments rapportés ici proviennent des dépêches d’API News et de l’Agence France-Presse citées dans les communiqués publics. Les déclarations citées sont reproduites telles qu’elles ont été diffusées par ces agences.